À la découverte de Matthias Weckmann

par
Weckmann

Matthias WECKMANN
(1619 - 1674)
Œuvres complètes
Ricercar Consort, Cappella Sancti Michaelis, dir. : Éric VAN NEVEL, La Fenice, dir. : Jean TUBÉRY, Siebe HENSTRA (clavecin), Bernard FOCCROULLE (orgue)
DDD–2016–372’ 52’’ (5 CD)–Texte de présentation en anglais, français et allemand–Ricercar RIC 369

C’est au début des années 1970 que des musicologues allemands ont commencé à exhumer les œuvres de Matthias Weckmann. Né dans un village de la Thuringe, il a d’abord été choriste à la chapelle de la cour de Dresde, où il a suivi l’enseignement Heinrich Schütz, peut-être le plus grand pédagogue de l’époque. À l’âge de dix-neuf ans, il a été nommé organiste à la chapelle de l’électeur de la même ville, avant de gagner le Danemark puis, en 1655, de s’installer à Hambourg et d’y fonder avec Christoph Bernhard le Collegium Musicum, une société de concerts chargée d’exécuter des partitions nouvelles (elle sera dissoute à sa mort, en 1674).
Matthias Weckmann a laissé peu de compositions. Ce sont, en tout et pour tout, six heures de musique, aujourd’hui réunies dans un coffret de cinq disques : quelques lieder, des pièces pour orgue, de la musique religieuse pour voix et instruments de chambre, des pièces pour clavecin ainsi que dix sonates pour un petit ensemble comprenant un cornet à bouquin, un violon, un trombone, un basson, un clavecin (et/ou un orgue) et un théorbe, c’est-à-dire cette sorte de grand luth créée en Italie au XVIe siècle. D’une manière générale, toutes les œuvres de Matthias Weckmann sont assez austères et font la transition entre Claudio Monteverdi et la musique baroque, et dans ses pièces pour orgue (une quinzaine à peine), entre Sweelinck (dont le véritable patronyme batave était Swybbertszoon !) et Buxtehude. Parmi elles, on détachera les dix sonates au sein desquelles, comme par fulgurance, jaillissent des accords inattendus et de brusques et saisissants éclats lumineux, et que l’ensemble La Fenice, sous la direction du Toulousain Jean Tubéry, joue avec une remarquable cohésion. Et il va presque sans dire que Bernard Foccroulle, lui, reste, selon l’expression consacrée, égal à lui-même. En d’autres mots : à la fois très inspiré, très rationnel et très précis.
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 9 – Répertoire 8 – Interprétation 9

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