À la découverte du violoncelle du Beethoven Français

par

George Onslow (1784-1853)
Sonates pour violoncelle et piano op. 16, n°1 en fa majeur, n°2 en ut mineur, n°3 en la majeur
Maude Gratton (pianoforte), Emmanuel Jacques (violoncelle)
2012-DDD-62'47''-Texte de présentation en français, anglais et allemand - Mirare MIR192

Oui, comme son nom ne l'indique pas, George Onslow est bien français. Né à Clermont-Ferrand en 1784 d'un père aristocrate anglais, il y mourra près de septante ans plus tard en 1753. Il ne faut cependant pas croire qu'il n'a pas quitté son massif central. La révolution française exile, en effet, la famille à Londres où le jeune Onslow reçoit son éducation musicale de maîtres comme Johan Baptist Cramer et Jan Ladislav Dussek. Auteur de 36 quatuors à cordes, de 34 quintettes à cordes - à deux violoncelles, avec contrebasse ou parfois avec deux altos - Onslow est injustement oublié aujourd'hui. C'est donc une belle initiative que nous proposent sur instruments d'époque les deux artistes français, Emmanuel Jacques au violoncelle et Maude Gratton au piano forte. Les trois sonates pour violoncelle et piano op. 16 sont les seules qu'il ait écrites pour cet instrument. Apparemment, il préférait les formations de chambre plus importantes puisqu'il ne laisse que quatre sonates pour piano et violon et une dizaine de trios avec piano. Les trois sonates de 1820 enregistrées ici sont intéressantes. Respectant la structure habituelle en mouvements rapide - lent - rapide, seule la première ajoute un minuetto après l'Allegro initial. Même s'il est le premier en France à écrire des sonates pour cette configuration, son style est plus germanique que français. Comme chez Beethoven, le piano n'a pas le rôle principal. C'est le violoncelle qui a la parole et ce n'est certainement pas un hasard si l'on sait que Onslow était violoncelliste. Ces partitions nous évoquent évidemment Beethoven mais également son rival Spohr ou encore Mendelssohn, oscillant entre beauté calme et pétulance virtuose. Comme le disait à son époque la presse allemande, on a ici un esprit plein d'invention. De plus, il nous offre un élargissement du répertoire du violoncelle. Lyrisme et superbe sonorité chez Emmanuel Jacques, rigueur et sensibilité chez Maude Gratton ; les deux interprètes s'entendent à merveille pour valoriser ces œuvres. À découvrir donc sans attendre !
Jean-Marie André

Son 9 – Livret 8 –  Répertoire 8 – Interprétation 9

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