A Liège, #Folon en création

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Natacha Kowalski et Pierre Derhet © Lorraine Wauters / Opéra Royal de Wallonie

Après la Flûte enchantée, l'Opéra Royal de Wallonie, en collaboration avec la Fondation Folon, a proposé cette saison une création dans le cadre "Opéra Jeune Public participatif". L'heureux élu fut le compositeur turinois Nicola Campogrande sur un livret de Piero Bodrato. Un opéra pour enfants d'une durée d'une heure. L'originalité du concept "opéra participatif" vient du fait que, sur scène, les protagonistes comptent les enfants de la Maîtrise de l'Opéra qui, régulièrement, interpellent les enfants dans la salle pour chanter à l'unisson, sur le thème, ici, de Folon bien sûr. Orangine (Natacha Kowalski) est une adolescente mûre pour son âge. Elle apprend à apprécier l'Art. Elle aime Jean Petit Bleu (Pierre Derhet), même si elle le trouve un peu "gamin". Jean Petit Bleu est un peu perdu par tous les bouleversements de l'adolescence qui le rendent aussi balourd que téméraire. Attiré par Orangine, il ne voit pas les choses qui sont pourtant juste devant son nez : un tableau ou l'amour qu'Orangine lui porte. Mariette Goupille (Julie Bailly) a du mal à accepter qu'Orangine s'intéresse à un garçon. Elle déteste cet abruti de Jean Petit Bleu et se sent trahie par son amie. Professeur Superbe (Patrick Delcour) emmène sa classe de 3e C au musée. Même s'il est souvent agacé par ses élèves, au fond, il les aime bien. Alphonse Alphonse (Roger Joakim), gardien et guide du musée, est autoritaire  et un peu bizarre mais il révèle aussi des choses intéressantes sur les tableaux. Voici réunis les "grands", tous magnifiques pour vivre leur histoire.

© Lorraine Wauters / Opéra Royal de Wallonie

Autour, les plus jeunes, tour à tour obéissants et espiègles, en sont les spectateurs réactifs et pénètrent peu à peu l'univers de Folon. Comment pourrait-il en être autrement au sein de décors aussi magiques, colorés, suggestifs, propices au rêve ainsi que des costumes aux couleurs qui s'y fondent (Fernand Ruiz) et magnifiés par les éclairages de Sylvain Geerts. La musique de Nicola Campogrande participe totalement à ce monde féérique truffé de poésie par de lumineuses percussions très variées pour nourrir ces moments de rêve auxquelles se mêlent le quintette à cordes, les bois et les cuivres en effectifs réduits. Tout ce monde était mené par la direction très précise et en constante dynamique d'Ayrton Desimpelaere, chef assistant à l'Opéra de Wallonie. Il manifestait ces qualités tant face à l'orchestre que pour les 800 enfants enchantés dans la salle, passant de l'un à l'autre de façon subtilement organique. Un moment magique. Les enfants affichaient une mine ravie au sortir de l'Opéra. Des graines "lyricophyles" ont certainement été semées en ce début de soirée à Liège.
Bernadette Beyne
Liège, Opéra Royal de Wallonie, le 10 mars 2018

Représentation au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, le 14 mars (www.pba.be/fr/saison/534/-folon).

 

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