À Luxembourg : Cyprien Keiser, jeune violoncelliste remarquable

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Ce samedi 20 octobre, l’association Luxembourg-Roumanie invitait le jeune violoncelliste luxembourgo-roumain Cyprien Keiser et le pianiste Grégoire Baumberger à se réunir pour célébrer le centenaire de la réunification de la Roumaine. L’occasion de (re)découvrir ce jeune violoncelliste prometteur ! À 18 ans seulement, Cyprien Keiser étudie actuellement dans la classe de Jérôme Pernoo au Conservatoire National Supérieur de Paris et il est déjà lauréat de plusieurs concours européens. 

Au programme : Schubert, Chopin, Brahms, et Piazzolla.

En tête de programme : l’incontournable Sonate pour Arpeggione de Schubert, œuvre jalon dans le parcours des violoncellistes. Les choix des tempi sont idéaux, en particulier dans le 3e mouvement dansant à souhait ! Si une certaine part de stress semble encombrer le jeu du violoncelliste, on excusera les erreurs qui y sont dues (elles sont sans incidence sur l’interprétation) ; cette sonate n’est pas une mince affaire !  

S’ensuit une jolie curiosité dans le cadre de ce récital : la 4e Ballade de Chopin. Le pianiste, trop souvent relégué au statut d’« accompagnateur » en profite pour montrer sa virtuosité. L’ajout de ce chef-d’œuvre offre un répit au violoncelliste après les périls de l’Arpeggione et équilibre joliment le récital sur son entièreté.

Après la pause, les deux musiciens se réunissent pour la Sonate en mi mineur de Johannes Brahms dans une interprétation résolument dramatique. Manifestement plus à l’aise ici, le violoncelliste se libère dans les mélodies graves de cette première œuvre de musique de chambre du grand compositeur hambourgeois. Le menuet et trio est joué avec élégance avant de se terminer sur un final fugué néo-baroque. On y regrette à la fois que le pianiste, trop en retrait, ne suive pas l’élan d’énergie que lui propose Cyprien Keiser, mais aussi ses approximations et quelques notes égarées.

Après un Grand Tango de Piazzolla bien enlevé, les deux artistes nous régalent avec un choix de bis intelligent et imaginatif ; la Dans Taranesc (Danse Paysanne) du compositeur-violoncelliste Constantin Dimitrescu et un arrangement de la Barcarolle en sol mineur de Tchaikovsky, extraite de son cycle pour piano seul, Les Saisons. Keiser, de parenté roumaine, s’y lâche complètement et fait mouche. Sa musicalité, son charisme, et sa légère timidité attendrissante conquièrent le public. Saluons finalement cette initiative de proposer des bis hors des sentiers battus, en particulier le premier qui convient parfaitement à ce concert célébrant le centenaire de la réunification de la Roumanie. Cela change de l’inévitable Chant des Oiseaux de Pablo Casals.

Pierre Fontenelle, Reporter de l’IMEP

Luxembourg, la Philharmonie, le 20 octobre 2018.

Crédit photographique :  Alfonso Salgueiro Lora

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