A propos du concert de Nouvel An, un lecteur nous écrit...

par

Expression corporelle... et encore... c'est tout ce qu'on pourrait dire de la "direction" de Gustavo Dudamel. Il a l'air sympathique, un sourire à faire tomber en pâmoison toutes les dames du parterre mais on ne le fera jamais passer pour un chef.

Il m'a fort fait penser à Christian Thielemann dans le flou très peu artistique de ses mouvements. Je ne pouvais m'empêcher de repenser à la magie de Carlos Kleiber au même pupitre, à la fois précis, poétique et si élégant, avec ce tout petit rien de rubato idéalement placé qui fait toute la différence. J'ai aussi été frappé par le nombre assez alarmant de maladresses de la part de l'orchestre qui, de plus, m'a paru bien raide et bruyant (en général les signes que l'orchestre n'est pas à l'aise) ; par ailleurs, j'ai remarqué que la plupart des pupitres ont changé, notamment les deux premiers violons... peut-être le même phénomène qu'au Gewandhaus est-il en cours : quelques années de galère au moment du remplacement de la très grande majorité de l'orchestre avant de retrouver une sonorité homogène. Et le Beau Danube était à la limite de la cata : tous les phrasés étaient inexacts ; vraiment la preuve que Strauss, ce n'est pas donné à tout le monde, même avec le meilleur orchestre du monde. Ne parlons pas de nuances.... Dudamel est un produit marketing politiquement correct. Son histoire explique certainement son succès : venu de rien, il a provoqué un véritable tsunami en faveur du classique au Venezuela. Après le concert, j'ai réécouté Karajan dans son unique concert de Nouvel-An. A l'époque, je trouvais cela atroce. Aujourd'hui, par comparaison, c'est presque génial. Mon Dieu, quelle époque ! Si Dudamel et Thielemann doivent être considérés comme les grands chefs de notre époque... Comprenez-vous pourquoi je me tourne petit à petit vers le baroque ? Là, au moins, on a encore droit à de bonnes surprises...
Quitte à prendre Dudamel, on aurait tout aussi bien fait de prendre Marin Alsop. Au moins, elle sait tenir une baguette, elle... Et puis, quelle vanité à diriger autant d'œuvres peu connues sans partition ! Quand on demandait à Knappertsbusch pourquoi il dirigeait toujours avec une partition, il répondait que c'était parce qu'il savait lire une partition... L'an dernier, Jansons était pesant et fade (mais j'ai bien aimé les petits chanteurs de Vienne et le fait qu'ils aient choisi les délicieuses Scènes de bal d'Hellmesberger que je n'avais qu'en 78 tours et qui étaient très rares) mais cent toises au-dessus de ce gentil petit clown... Pourquoi n'ont-ils jamais appelé Chailly ? Ou, mieux encore, Pappano ??? C'est pour moi tout à fait incompréhensible : ils seraient vraiment parfaits (Pappano surtout). D'ailleurs, je trouve que c'est Pappano qui devrait être à la tête de Vienne ET de Berlin. Heureux Romains qui vont le garder jusqu'en 2022 !
Sixtus Beckmesser

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