Alexandre Scriabine

par

ou l'Ivresse des sphères  par Jean-Yves Clément
A l'occasion du centenaire du compositeur russe né en 1872 et mort en 1915, la collection "Classica" chez Actes Sud rend hommage au compositeur avec cette nouvelle monographie, concise mais riche, de la plume de Jean-Yves Clément, auteur d'un Franz Liszt chez le même éditeur. L’oeuvre de Scriabine est l’une des plus originales de toute la musique; totalement révolutionnaire, au même titre que celles de Schönberg, Bartók, Prokofiev ou Stravinski, bousculant de manière irréversible la tonalité, inventant comme Chopin ses propres formes, développant une esthétique de la miniature en droite ligne des tentatives du dernier Liszt, exploitant des horizons harmoniques et des espaces sonores inédits dont Messiaen se souviendra, pour ne rien dire de Berg, Szymanowski ou de compositeurs plus proches de nous, tels Stockhausen ou Cage, Scriabine fait poser à la musique des questions qu’elle ne se posait pas avant lui.
Créateur à la charnière du bousculement des mondes entre XIXe et XXe siècles, partagé entre romantisme total et modernisme radical, mystique absolu et prophète d’un nouveau monde, Scriabine a fait de l’art une sorte de religion et d’initiation magique appelées à transformer la vie. Cent ans après sa mort, il est plus que jamais notre contemporain. 2015, Editions Actes Sud/Classica, 190 pages

Les commentaires sont clos.