Arte povera

par

François RAUBER (1933-2003)
Suites d’orchestre
Marcel AZZOLA (accordéon), Damien NÉDONCHELLE (piano), Jacques TYS (hautbois), Guy TOUVRON (trompette), Jean-Pizrre WALLEZ (violon), Philharmonistes de Châteauroux, dir. : André GUILBERT, orchestres non indiqués, dir. : François RAUBER
DDD-2013-72’ 39’’ et 75’ 49’’-Textes de présentation en français et en anglais-Universal 481 034-1

Natif des Vosges, François Rauber a longtemps été le musicien, l’arrangeur et l’accompagnateur de Jacques Brel. C’est lui, dit-on, qui aurait eu l’heureuse idée d’introduire les ondes Martenot dans Ne me quitte pas et le mouvement d’horlogerie des Vieux. Et c’est lui également qui a écrit la musique de plusieurs films dans lesquels Jacques Brel tient le premier rôle comme Les Risques du métier d’André Cayatte ou Mon oncle Benjamin d’Édouard Molinaro. Mais il est aussi l’auteur d’œuvres dites classiques, à l’instar des dix qui ont été réunies sur ces deux disques sous le titre générique de Suites d’orchestre – titre curieux, à dire vrai, puisque la moitié d’entre elles sont des concertos : un concerto pour accordéon (joué – forcément – par Marcel Azzola), un concerto pour piano, un concerto pour violon, un concerto pour hautbois et un concerto pour trompette baptisé Humeurs. Bien qu’il y ait çà et là quelques trouvailles (le scherzo final, assez ravélien, du Concerto pour piano et le mouvement final du Concerto pour trompette, par exemple) et quelques passages plutôt bien venus, l’ensemble est assez terne, et c’est en vain qu’on y chercherait une griffe, un cachet personnel. On est même consterné quand on écoute le poème symphonique intitulé Jean de Bruges, non seulement parce que cette musique est des plus médiocres et des plus insipides, mais parce que Jacques Brel récite trois textes de son cru tout aussi médiocres et tout aussi insipides, avec des effets de voix agaçants à souhait, comme s’il interprétait un grand morceau de bravoure du répertoire classique. Il y a, on le sait, beaucoup à jeter chez Jacques Brel et ce Jean de Bruges, concocté avec François Rauber, en constitue la criante illustration. Deux disques que même le mélomane le plus accommodant gagnerait à éviter.
Jean-Baptiste Baronian

Son 7 - Livret 7 - Répertoire 3 - Interprétation 3

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