Aux frontières du classicisme

par

Ignaz Josef Pleyel (1757-1831)
Symphonie en fa majeur, Benton 136
Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Benton 103A
Johann Baptist Vanhal (1739-1813)
Symphonie en sol majeur, Bryan G8
Sebastian Bohren, violon, Orchestra di Padova e del Veneto, Lica Bizzozero, direction
2014-DDD-67'42''-Texte de présentation en allemand, anglais et français - 1 CD Sony Classical 88843040932

Deux compositeurs, l'un, Johann Baptist Vanhal, né 11 ans avant la mort de Bach et quasi contemporain de Haydn (1732-1809), l'autre, Ignaz Pleyel, né une année après Mozart et mort 4 ans après Beethoven ; deux représentants de l'école classique donc et plus particulièrement de la première école de Vienne qui marque la transition entre le baroque et le romantique. Johann Baptist Vanhal est l'auteur de plus d'une centaine de symphonies, d'une trentaine de concertos, d'une cinquantaine de quatuors et de nombreuses pièces pour piano à 2 et 4 mains. C'est lui qui enseigne le piano à Ignaz Pleyel avant que ce dernier n'étudie avec Haydn qui le considérera comme le plus doué de ses élèves. Installé à Paris, il y francise son nom en Ignace Joseph. On le connaît aujourd'hui pour la manufacture de pianos, les célèbres pianos Pleyel chers à Chopin, qu'il fonde en 1809. Les musiciens le connaissent aussi pour la maison d'éditions musicales qu'il a développée à Paris dès 1797 et qui éditera les quatuors de Haydn et des œuvres de Beethoven, Clementi, Dussek, Hummel, entre autres. Il est le premier à lancer en 1802 une édition musicale en format de poche à bas prix. Célébré comme rival de Haydn pendant son vivant, il figure rarement aux programmes des concerts aujourd'hui. Il est pourtant l'auteur d'une quarantaine de symphonies, de quelques symphonies concertantes, d'une dizaine de concertos, de plus de 200 opus de musique de chambre : quintettes et quatuors à cordes, trios et duos avec piano. Il reste connu pour sa méthode de piano de 1797.
Les deux symphonies reprises sur ce CD sont séparées d'une dizaine d'années. Celle de Vanhal en trois mouvements (allegro - andante cantabile - allegro) rappelle les premières symphonies de son maître Joseph Haydn ; celle de Pleyel, en quatre mouvements (allegro assai - andante grazioso - minuetto - rondo) est plus élaborée, plus spontanée. Le traitement des vents ne se réduit plus à l'accompagnement harmonique. On notera le beau solo de hautbois dans le mouvement lent. Le concerto pour violon en ré de 1785 est impressionnant par sa durée : un premier mouvement d'un quart d'heure, un adagio de près de 9 minutes et un finale allegro de plus de 10 minutes ; un concerto de près de 35 minutes n'est pas courant dans ces années. On est vite captivé par les développements originaux que Pleyel distille au cours de la partition. L'orchestre jeune, dynamique sous la direction de son chef de 27 ans nous offre une interprétation rafraîchissante !
Les deux symphonies enregistrées ici le sont en première mondiale. À découvrir donc sans attendre !
Jean-Marie André

Son 9 – Livret 8 –  Répertoire 8 – Interprétation 10

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