Beethoven authentique : volume 2

par

0126_JOKERLudwig van Beethoven (1770-1827) : Symphonie n°7 en la majeur, op.92
Ignaz Josef Pleyel (1757-1831) : Jubel March
Jan Ladislav Dussek (1760-1812) : Brunswick march
Orchester Wiener Akademie, Martin Haselböck, direction
2015-DDD-62’55-textes de présentation en anglais, français et allemand-Alpha 473

Martin Haselböck et l’Orchester Wiener Akademie poursuivent avec ce deuxième volume l’exploration de la musique de Beethoven dans les lieux de créations et/ou exécutions. Après les deux premières symphonies, le chef s’attaque à l’ « Apothéose de la danse » à travers une reconstitution exacte d’un concert donné le 8 décembre 1813. A cette occasion, Beethoven créa la surprise en faisant appel à Johann Nepomuk Mälzel, considéré comme le « mécanicien de la cour » qui créa notamment une série de cornets acoustiques pour Beethoven dont la surdité allait de mal en pis. La Victoire de Wellington est un projet que Mälzel espérait depuis la création de son Panharmonicon, un instrument en forme d’armoire imitant les sons d’une fanfare militaire. Beethoven, en collaboration avec le créateur, choisit la bataille de Vitoria, créant ainsi la première œuvre symphonique à programme. Le projet fut finalement reconsidéré pour grand orchestre avec pour la première fois, la participation de fusils et canons ! A caractère militaire, l’œuvre est relativement courte et fait entendre quelques motifs populaires tels que Marlbrough s’en va-t-en guerre pour la France ou God save the King pour l’Angleterre. Si le Panharmonicon fut abandonné, Beethoven présenta néanmoins une autre création de Maelzel à travers deux marches de Pleyel et Dussek : un trompette automate qui prenait vie par l’intermédiaire d’un cylindre à picots. C’est grâce au travail de différents universitaires et artistes que la reconstruction de cet appareil est aujourd’hui possible.
Comme pour le premier volume, le regard authentique porté par les différents artistes réunis ici est à féliciter et à encourager. Dans chacune des pièces, Haselböck propose un regard précis tout en construisant les lignes avec souplesse et intelligence. Il joue de son orchestre et développe une très large palette de couleurs et dynamiques. Aucune lourdeur ni mauvais goûts mais plutôt un regard franc, marqué et captivant grâce à un orchestre dynamique respectueux. Notons aussi la capacité du chef à traverser les œuvres avec une idée bien précise tout en laissant l’opportunité aux musiciens de s’exprimer librement. Pour la symphonie, les tempi sont justes, adéquats et correspondent parfaitement à cette chevauchée interrompue momentanément par le second mouvement, sombre et recueilli. Des respirations nettes aux techniques de jeu remarquables, tout est là pour contribuer à la beauté du répertoire. Les marches, reconstruites et orchestrées par Thomas Trsek, mais aussi La Bataille de Wellington apportent à cette parution un autre regard et permettent de découvrir une musique méconnue et pourtant intéressante enregistrée dans la salle des fêtes de l’Académie Autrichienne des sciences. Vivement le volume 3 !
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 10 – Interprétation 10

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