Brahms et le jeune homme talentueux

par

Johannes Brahms (1833-1897) : The Symphonies. Scottish Chamber Orchestra, Robin Ticciati. 2017-DDD-78’09 et 74’07. Textes de présentation en anglais, allemand et français. Linn. CKD 001.

Le chef Robin Ticciati termine son mandat de directeur musical du Scottish Chamber Orchestra par une intégrale des symphonies de Brahms. Menu de choix pour un jeune chef qui nous a déjà séduits dans Berlioz ou Schumann !

Il fut un temps où enregistrer Brahms avec un orchestre de chambre était un acte militant ! On se souvient ainsi du travail de pionnier de Charles Mackerras pour Telarc à la fin des années 1990. Le chef australien dirigeait déjà un certain….Scottish Chamber Orchestra !

Depuis, les initiatives chambristes sont plus nombreuses : Paavo Järvi (RCA), Mario Venzago (Sony) ou Thomas Dausgaard (Bis), sans oublier les tentatives de dégraisser la masse mais avec un orchestre “traditionnel” : on pense naturellement au génial Riccardo Chailly et son Gewandhaus de Leipzig (Decca).

Le grand intérêt de l’effectif chambriste est d’alléger la puissance orchestrale au profit d’une motorique plus altière et d’équilibres plus ciselés. A ce titre la symphonie n°1 est une superbe réussite ! La musique avance avec une fluidité conquérante et la houle remplace la puissance magmatique si liée à cette symphonie. L’orchestre est magistral dans sa cohésion, la musicalité de ses pupitres ou ses couleurs tranchantes et claires. La symphonie n°2 poursuit ce bonheur musical sans jamais s’alanguir : un modèle de Brahms orchestral et chambriste !

L’oreille sera plus réservée sur les symphonies n°3 et n°4. L’effectif allégé manque naturellement de puissance et la direction très nerveuse du chef qui cherche à évacuer tout ce qui pourrait être gras débouchent sur un Brahms plus intellectuel que sensoriel d’autant plus que le chef cherche à sur-intellectualiser le propos en présentant les mouvements comme une succession de micro-épisodes. C’est certes très brillant, mais cela manque de simplicité, même si cela reste moins unilatéralement démonstratif que les interprétations d’un Thomas Dausgaard (Bis).

Dès lors, on retient une très belle intégrale, surtout pour un jeune homme de 35 ans, mais on préfère rester aux sommes de Charles Mackerras ou Chailly.

Son 10 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation : 9

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