Partitions

Les Nouveautés des Partitions, depuis les plus débutants aux plus professionnels et pour tous les instruments.

Sibelius à Gershwin chez Breitkopf & Härtel

par

En cette fin de saison, les éditions Breitkopf & Härtel nous gratifient de quelques ouvrages finement travaillés de Sibelius à Gershwin en passant par Sporh et Richard Strauss. 

Jean Sibelius (1865-1957) : Valse triste Op. 44 n°1. Edition sour la direction de Timo Virtanen. Breitkopf & Härtel PB 5704. ISMN : 979-0-004-21641-5

Jean Sibelius ouvre cette nouvelle page avec son iconique Valse triste opus 44 n°1.Timo Virtanen signe l'édition sous les auspices de multiples sources et manuscrits. Cette Valse triste mais néanmoins mouvementée est créée le 25 avril 1904 à Helsinki par la Philharmonic Society Orchestra sous la baguette de l'auteur de Finlandia. Flûte, clarinette, deux cors, timbales et cordes sont requis pour cette miniature douce et délicate.

Louis Spohr (1784-1859) : Concerto pour clarinette et orchestre n°2 en mi bémol majeur. Edition sour la direction de Ullrich Scheideler. Breitkopf & Härtel PB 15127. ISMN : 979-0-004-21428-2

Louis Spohr est également à l'honneur avec le Concerto pour clarinette et orchestre n°2 en mi bémol majeur opus 57, cette fois sous l’égide d’Ullrich Scheideler. On se réjouit de redécouvrir cette somptueuse partition dont les premières esquisses datent de 1809. Forme classique en trois mouvements tout comme son effectif (2 flûtes, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes, timbales et cordes) pour une durée d’approximativement vingt minutes, ce concerto était considéré à l'époque par la critique musicale comme un chef-d'œuvre incontestable. L’instrument soliste est traité ici avec lucidité et intelligence, soutenu par un accompagnement tout aussi efficace.

Nouvelles parutions pour piano chez Bärenreiter et Universal

par

Robert Schumann (1810-1856) : Arabeske, Opus 18 ; Blumenstück, Opus 19 pour piano - Bärenreiter Urtext - ISMN 979-0-006-55958-9

La populaire Arabesque et le moins connu Blumenstück nous sont proposés dans une belle édition qui reprend tous les critères de sérieux et de qualité qui ont fait la réputation de Bärenreiter. Les œuvres bénéficient d’une intéressante introduction générale et d’un commentaire critique de l’éditeur Holger M. Stüwe ainsi que de judicieux conseils d’exécution signés Sezi Seskir, citant de nombreuses sources dont Schumann lui-même et Reinecke. Superbe qualité de papier -à la jolie couleur crème- et de gravure, mais (comme il se doit dans un vrai Urtext) pas de proposition de doigtés. 

Quelques nouvelles partitions chez Symétrie, Bärenreiter et Henle

par

Charles Bordes (1863-1909) : Romances sans paroles –  Éditions Symétrie - ISMN 979-0-2318-0855-1

Les éditions Symétrie nous reviennent avec deux superbes ouvrages de Charles Bordes (1863-1909) et Yves Castagnet (°1964). Pour voix moyenne et piano, les Romances sans paroles de Charles Bordes -compositeur français né en Touraine, membre fondateur de la Schola Cantorum- est un cycle de quatre mélodies composées entre 1886 et 1895 sur des poèmes de Verlaine. D’une durée approximative de dix minutes, ces quatre miniatures parurent d’abord séparément avant d’être réunies ici sous la houlette de Jean-François Rouchon et Michel Tranchant qui en signent l’édition critique. La raison ? « Souligner la convergence sur le plan poétique ».  Quelques mesures suffiront pour découvrir la richesse expressive de chacune de ces mélodies. L’accompagnement est délicat, la ligne mélodique juste épurée, douce et toujours en corrélation avec la signification poétique du texte. 

Partitions d’orchestre chez Breitkopf & Härtel 

par

Cette moisson estivale de Breitkopf & Härtel nous apporte quelques belles partitions à commencer par la nouvelle édition de la Symphonie n°3 de Gustav Mahler. 

Gustav Mahler (1860–1911) : Symphonie n°3 (version finale 1906). Édition sous la direction de Christian Rudolf Riedel. Breitkopf & Härtel. PB 5633. ISMN : 979-0-004-21530-2.

Après les Symphonies n°1 et n°4, l’édition Mahler de Breitkopf & Härtel nous propose la Symphonie n°3. Ce travail s’appuie sur de nombreuses sources éditoriales, à commencer par les partitions des premières éditions ainsi que les matériels des  exécutions historiques sous les baguettes des pionniers mahleriens qui avaient pu recevoir des conseils directement du compositeur et les annoter précieusement sur leurs partitions. C’est un véritable tour du monde des sources qui a permis de récolter un large panel de documents. Ce travail éditorial réalisé sous la direction de Christian Rudolf Riedel complète utilement ceux de la Kritische Gesamtausgabe de 1974 qui faisait référence. On salue cette somme de connaissance d’envergure utile pour notre appréciation de cette partition qui reste l’un des monuments du répertoire symphonique. Cette nouvelle édition propose tous les compléments requis : préface, introduction, liste des sources et appareils critiques.  

Les nouveautés du CMBV 

par

Le Centre de Musique Baroque de Versailles est toujours des plus actifs sur le terrain des éditions et la présente livraison nous apporte son lot de belles réalisations éditoriales au bénéfice du patrimoine musical français de l’époque baroque. 

Michel-Richard de Lalande, Dominus regnavit [S.65/i]. première version, 1704. ISMN 979-0-56016-307-9

Compositeur majeur de la fin du règne de Louis XIV, Michel-Richard de Lalande (1657-1726) était un organiste de grande réputation, titulaire de plusieurs tribunes parisiennes. Il fut le maître de clavecin des filles légitimées de Louis XIV, avant d’intégrer la Musique du Roi en 1683. Il est le compositeur de ballets, mascarades, musiques de scène et divertissements de Cour, ainsi que des célèbres Symphonies pour les soupers du Roi

Le Centre de Musique Baroque de Versailles publie la première version connue du Dominus regnavit, l’un des grands motets de son auteur. Composé en 1704, il est aussi l’un des trois motets de Lalande les plus joués au Concert Spirituel, avec au moins 47 exécutions entre 1725 et 1770.

Des nouveautés chez Bärenreiter

par

Nous ne saluons plus la qualité et le sérieux du travail des éditions Bärenreiter qui, malgré la crise sanitaire actuelle, continuent de ravir les mélomanes avec quelques nouveaux ouvrages consacrés à Beethoven, Mozart, Saint-Saëns et Clara Schumann.

L’année Beethoven se poursuit à travers des rééditions parfois augmentées et agrémentées de nouvelles sources, et destinées à offrir une vision plus récente et précise. Bärenreiter poursuit ainsi le renouveau de son catalogue avec deux ouvrages : le Quatuor à cordes opus 131 et la Bagatelle en la mineur pour piano « Für Elise ». Connue de tous, cette dernière demeure un ouvrage mystérieux enclin au questionnement, sans doute anecdotique : qui est Élise ? Mario Aschauer signe l’édition et les doigtés de cette nouvelle parution. Deux versions s’opposent ici : la première édition historique, la plus connue de nos jours, et une seconde version transcrite et finalisée par l’auteur de cette édition sur base des révisions du compositeur (le manuscrit avec les révisions du compositeur est également retranscrit ici).

Ludwig van Beethoven, Bagatelle en la mineur pour piano « Für Elise », WoO 59, BA 11839

Avant-dernier quatuor de Beethoven, l’opus 131 est sans conteste l’un des quinze quatuors les plus puissants connus à ce jour. Sept mouvements sans interruption composent l’ensemble achevé quelques mois avant la mort du compositeur. L’ouvrage débute par une fugue avant de faire place à un second mouvement léger et virevoltant. L’Allegro moderato qui suit (seulement onze mesures) adopte trois attitudes par le prisme de trois tempi différents. Pas de double barre en fin de mouvement, souhait du compositeur qui préfère ici une ligne continue. 

Le quatrième mouvement, un Andante ma non troppo et molto cantabile, est construit sur la forme du thème et variations qui, à lui seul, pourrait constituer une œuvre à part entière. 

S’enchainent ensuite un presto tout aussi original par sa conception et ses audaces, un Adagio quasi un poco andante sous forme de transition et enfin un final (Allegro) redoutable et saisissant. Nous devons au spécialiste Jonathan Del Mar un travail conséquent sur l’ensemble de ce quatuor. Dans un format de poche, le score du quatuor réunit toutes les qualités bien connues de l’éditeur : clarté du propos, dynamiques précises, travail de gravure exceptionnel, choix de couleur du papier idéal pour une lecture confortable…  Enfin le matériel (volume à part) bénéficie de cette même qualité tant dans la taille d’écriture que dans la mise en page.

Des nouveautés chez Breitkopf 

par

La pandémie ne ralentit pas les ardeurs de publications des maisons d’éditions de musique. Du côté de Breitkopf & Härtel, on retrouve toute une série de PO au format d’étude dans leur collection dédiée nommée Partitur-Bibliothek et quelques beaux grands formats. 

Robert Schumann se taille la part du lion avec les ouvertures de Genoveva (PB 5549) , Hermann und Dorothea ( PB 5548) et Manfred  (PB 5546). Cette collection d’ouverture se prolonge avec celle des Scènes tirées du Faust de Goethe (PB 5545), que l'on joue rarement seule.  Du côté des “raretés” on est heureux de retrouver le rare Ouverture, Scherzo et Finale (PB 5544), l’une des plus belles partitions du compositeur allemand.  Rudolf Riebel et Peter Jost sont les éditeurs de ces partitions et ils introduisent le propos dans chacune de ces parutions. 

Le parcours chez les compositeurs se poursuit avec la Symphonie n°5 en ré mineur “Réformation” de Felix Mendelssohn (PB 5598) tirée à part de l’édition complète des œuvres du compositeur réalisée sous l’autorité de Thomas Schmidt. Du côté des partitions concertantes, on est heureux de trouver un volume qui rassemble les quatre concertos pour cor et orchestre de Mozart (PB 15417) édités par Henrik Weise. Cet ensemble est bien pratique car il propose les deux versions du rondo du concerto KV 412/514. Au format de poche, ce volume est à acquérir d'urgence par les cornistes.