Scènes et Studios

Que se passe-t-il sur les scènes d’Europe ? A l’opéra, au concert, les conférences, les initiatives nouvelles.

Rencontres Musicales de Nîmes : les copains d’abord

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Du 22 au 26 août, la deuxième édition des Rencontres Musicales de Nîmes se tient à la cité romane sous la co-direction de trois amis, Liya Petrova, Alexandre Kantorow et Aurélien Pascal.

Le Jardin de la Fontaine

L’air est très humide et la chaleur accablante de la journée n’est pas encore tombée. Le sud de France connaît une canicule exceptionnelle qui atteint jusqu’à 44 degrés par endroits. Au Jardin de la Fontaine, à Nîmes, Philippe Bernhard, le directeur du festival, lance avec une vingtaine de minutes de retard une courte allocution d’ouverture du festival. « Chaque demi-heure passée, nous gagnons un degré de fraîcheur ! » s’exclame-t-il. Le concert commence, l’humidité modifie rapidement les cordes et un mur de pierre derrière l’orchestre pour un semblant de dispositif sonore n’aide pas les musiciens à avoir un retour de son nécessaire. Et pourtant, ce jardin classique du XVIIIe siècle est propice pour goûter une atmosphère estivale, une fin de vacances en compagnie de belles musiques.

Au Festival de Menton 2023

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Pour son édition 2023, le Festival de Menton a dû s'adapter et se réinventer au vu des nombreuses contraintes dans ce contexte économique incertain. Il a été contraint de réduire la voilure à sept concerts sur le Parvis à 21h30 et six concerts au Palais de l'Europe à 18h. Cependant, il offre toujours une programmation variée, où tout le monde trouve son bonheur. L'objectif principal restant d'offrir des concerts hors pair avec les meilleurs artistes du moment qu’ils soient jeunes ou confirmés.  

On commence cette évocation subjective par le concert de Nikolaï Lugansky. L’artiste consacre son récital à la musique pour piano de Rachmaninov. Il commence le récital par les Moments Musicaux de Rachmaninov,  un hommage à Franz Schubert, l’auteur d'une série de Moments Musicaux.  Le jeu de Lugansky est caractérisé par son toucher d'une grande délicatesse, il a un respect du clavier et, contrairement à d'autres pianistes virtuoses, il ne casse pas l'ivoire. Mélodies slaves, rythmes endiablés contemplations se confondent, évoquant des impressions, plutôt que des lieux ou des personnages.  L'artiste connaît toutes les subtilités pour jouer en plein air et faire ressortir toutes les nuances de la partition. Il a choisi "son piano" qu'il savait qui répondrait le mieux à toutes les exigences. 

Rachmaninov comparait sa Sonate n°2 de 1913 à celle de Chopin, dont il était un grand admirateur. Rachmaninov raccourcit, en 1931,  sa partition en ôtant près de 120 mesures. Cette nouvelle version est plus aérée mais moins virtuose. Rachmaninov laisse les interprètes libres face aux deux versions. Lugansky joue "sa version" qui est un savant mélange des textes, c’est une une performance formidable. 

C'est lors de son premier séjour en Amérique qu'il compose les Préludes op.32 

Lugansky les joue tels que Rachmaninov l'aurait souhaité :  à la fois doux et puissant, paisible et passionné. En bis une Romance de Tchaïkovsky dans un arrangement de Rachmaninov et un superbe Prélude. L'auditoire est subjugué. 

Beatrice Berrut est l'invitée du premier récital de 18h au Palais de l'Europe. Cette  pianiste suisse est acclamée dans les plus grands festivals et les salles de concerts les plus importantes. Beatrice Berrut est une musicienne sincère, intelligente et très créative, constamment à la recherche d'un nouveau répertoire. Eperdument amoureuse de la musique post-romantique, elle a transcrit et enregistré des pages marquantes de Gustav Mahler. Elle propose ici des mouvements de trois symphonies de Mahler : l’Adagietto de la Symphonie n°5, Le Tempo di Minuetto. Sehr mäßig de la  Symphonie n°3 et l'Andante de la Symphonie n°6. Ces transcriptions sont étonnantes et le piano sonne comme un orchestre symphonique. 

Une version historiquement informée pour L’Or du Rhin de Wagner

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© Felix Broede

Ce vendredi 18 août a lieu la représentation historiquement informée de L’Or du Rhin de Richard Wagner, prologue de sa tétralogie L’Anneau du Nibelung. Cet opéra en un acte et quatre scènes est donné en version concertante à la Philharmonie de Cologne avec Kent Nagano à la direction. L’orchestre est quant à lui composé de musiciens de deux orchestres : le Concerto Köln, habitué des interprétations historiquement informées et l’Orchestre du Festival de Dresde, ville où Wagner occupe une place importante. Plus de 100 musiciens, 102 pour être précis, accompagnent les 14 solistes du soir.

Avant de parler de la prestation en elle-même, revenons d’abord sur le but recherché de cette version historiquement informée. Il faut savoir que c’est un projet colossal qui est mis en place depuis 2017 puisque que c’est la totalité du Ring qui va bénéficier de recherches scientifiques afin de pouvoir interpréter les quatre opéras de cette tétralogie de manière historiquement informée. Le but de ces recherches scientifiques, menées sous la direction du Dr. Kai Hinrich Müller, est de proposer une nouvelle manière d’aborder cette œuvre afin d’essayer de se rapprocher au maximum de l’interprétation dans le contexte de l’époque et sur base des découvertes actuelles sur Wagner.

Ainsi plusieurs points sont abordés : les instruments, la manière de chanter, la manière d’interpréter le texte, la prononciation de l’allemand.

Les instruments utilisés pour cette représentation ont été choisis suite aux recherches effectuées. Des cordes en boyaux, des cuivres historiques et des flûtes traversos (ayant la préférence de Wagner) sont utilisées tandis que des hautbois et tubas wagnériens ont été recréés pour l’occasion. Notons que le « la » est accordé à 435 Hertz.

Parallèlement à ce travail sur les instruments, l’équipe des chercheurs et musicologues a œuvré de concert avec les chanteurs afin de travailler la prononciation de l’allemand comme il était parlé au19ème siècle ainsi qu’à la technique vocale de l’époque. Un travail a également été effectué sur les mimiques scéniques des chanteurs.

Lina Tur Bonet et Olga Paschenko au Festival Savall de Santes Creus

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Cette année, la programmation du Festival Savall dans ces lieux emblématiques que sont les monastères cisterciens catalans de Poblet et Santes Creus a eu pour devise « La Musique, un appel pour la vie ». En revendiquant, par le choix des artistes et des programmes, la défense d’idées et des valeurs tels que la mémoire, l’écologie, la liberté et les mouvements féministes, en particulier ceux des femmes persécutées en Afghanistan ou dans la Méditerranée orientale. Dans ce sens, mettre en exergue deux grandes interprètes telles que Lina Tur Bonet et Olga Paschenko jouant Fanny Mendelssohn et Clara Wieck-Schumann aux côtés de Franz Schubert ou Ludwig van Beethoven, était un pari aussi intéressant que peu aventureux, car l’on ne pouvait qu’être quasiment sûrs de leur succès. Déjà, le cadre de l’ancien réfectoire monacal, même dans la canicule estivale, invite au recueillement et nous rend propices à une écoute attentive. Ensuite, le talent et la maturité interprétative de ces deux artistes sont bien connus à travers les média, mais il reste toujours cette légère appréhension : la renommée et son « marketing » inhérents vont-ils se traduire en une véritable soirée d’émotions ? Eh bien, oui, ce fut le cas ! Dès ses premières notes, Olga égraine cet enchanteur thème schubertien en La mineur avec délicatesse et élégance tandis que le drame désire percer au travers de ces formules d’accompagnement apparemment anodines qu’elle sait exploiter avec autant d’autorité que d’intelligence. Sa dextérité manuelle est stupéfiante, mais à aucun moment elle ne s’en sert de façon ostentatoire ou gratuite : toujours au service d’un phrasé extrêmement soigné, d’une respiration ou d’un élan émotif. Et surtout, elle est magistrale lorsqu’il s’agit de mettre les notes en relation les unes avec les autres : tensions ou détentes suivent une pensée musicale clairvoyante et toujours créative. Lina lui répond avec un son d’un raffinement divin, avec un archet créatif et une gamme infinie de nuances. Cependant, son attitude musicale nous a semblé quelque peu distante pendant les trois premiers mouvements de cette belle Sonate. Toujours du grand art, bien sûr, mais on dirait qu’elle était plus en train de contempler l’exquis tableau qui se dessinait devant elle qu’à réellement participer à le créer. Cependant, soudain, lors d’un trait en « spiccato » dans l’Allegro conclusif, on aurait dit qu’un guépard est sorti à la chasse et la grande artiste qu’elle est nous a déployé toute sa fougue et tous ses atouts. Et cela n’a pas fléchi jusqu’à la dernière note du concert, magnifiant autant l’Adagio de Fanny Mendelssohn que les trois romances de Clara Schumann !

Joaquín Achúcarro ou l’apothéose apollinienne du piano

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Il n’est plus nécessaire de présenter le nom de l’un des monstres du piano au XXe siècle. Sachant que lui-même détestait qu’on le range dans la catégorie de pianiste « espagnol » car ses horizons de répertoire l’ont toujours mené bien plus loin, il faut souligner que son nom serait incontournable si l’on voulait faire le choix d’une « trinité » pianistique hispanique du siècle dernier. Dans laquelle, Achúcarro serait accompagné immanquablement par Alicia de Larrocha, Eduardo del Pueyo, Rosa Sabater, Esteban Sánchez et Rafael Orozco. De là à dire lequel de ces illustres noms ne mériterait pas notre considération la plus haute, il y a un pas impossible à franchir, le lecteur pouvant seul dévoiler ses préférences pour faire de l’aréopage une trilogie sacrée…

Achúcarro, dont la grand-mère était cousine de Grieg, naquit à Bilbao juste avant la guerre civile. Le conservatoire de cette ville regorgeait alors de musiciens intéressants : Víctor de Zubizarreta, organiste et compositeur, élève de Vincent d’Indy, le dirigeait ; Aurelio Castrillo, un pianiste aussi talentueux que victime du redoutable « trac » y enseignait le piano. On cite aussi parmi ses maîtres Carlos de Zubeldía, un visionnaire. Et la ville, malgré l’isolement économique et la censure franquiste, foisonnait de rencontres musicales de premier ordre : sa « Sociedad Filarmónica » faisait venir chaque semaine un grand soliste ou un groupe international de renom, entraînant une espèce de souffle de liberté musicale dans une ambiance culturelle et sociale oppressante. Plus tard, il rejoindra à Madrid José Cubiles, qui avait créé les Nuits dans les jardins d’Espagne, une pièce emblématique du répertoire d’Achúcarro. Il étudia ensuite auprès du grand Guido Agosti et de Walter Gieseking et se distingua lors des concours de Genève ou Marguerite Long, avant de remporter à Liverpool le prix qui lancera définitivement sa carrière. Il avait promis à sa fiancée de l’époque, la merveilleuse pianiste Emma Jiménez, de l’épouser s’il en remportait le prix… et cela dure encore aujourd’hui ! On a toujours souligné la magie de sa sonorité : la question qu’on est en droit de se poser est si nous sommes subjugués par le son en lui-même ou par les subtiles relations que l’artiste établit entre les différentes notes. Il semblerait que la volonté du basque soit de « remplir le son » et son désir de capter cette espèce de « fleuve » basaltique qui sous-tend la musique comme un tréfonds métaphysique. Sir Simon Rattle le formulait ainsi : « Le piano est un instrument de percussion. Certains pianistes extraordinaires, et Joaquín en fait partie, peuvent faire croire que le piano produit un legato et que chaque note naît de la précédente… De cela résulte un son très particulier que peu de pianistes peuvent obtenir et immédiatement reconnaissable » Il y a là aussi un usage particulier de la pédale de résonnance dont il a donné quelques pistes dans les quatre grandes entretiens que France Musique lui a consacrés récemment.

 

Le Cabaret de Schubert

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Les cigales n’ont pas chanté ce soir, la soprano Marie-Laure Garnier si. Changement de lieu en dernière minute pour ce concert du festival ClassiCahors dont la huitième édition n’a pas été épargnée par l’instabilité météorologique qui touche la France des festivals cet été. Pas de cadre magique et estival de la cour de la Préfecture de Cahors, mais une église du Sacré-Cœur bien sage pour abriter ce concert au titre bien séducteur : Le Cabaret de Schubert. Annonçant les contrastes du programme entre lieder, opéra américain et gospel, le concert a pourtant été parfaitement unifié par la soliste, à l’aise sur tous les fronts. 

Accompagnée par le Quatuor Dutilleux, Marie-Laure Garnier a d’abord déroulé le grand répertoire de Franz Schubert, n’oubliant ni Standchen qui a ouvert le concert, ni Gretchen am Spinnrade. Feutré, déroulant le tapis sonore à pas de velours et pouvant drastiquement changer de caractère alors que les moyens d’écriture sont exactement les mêmes, le quatuor aurait été un partenaire rêvé pour chaque soliste. 

De plus en plus visible sur les planches des grandes scènes d’opéra, Marie-Laure Garnier insuffle à chaque Lied la force d’un personnage. Sans mise en scène, sans apparats, la soprano sait envoûter la musique par sa simplicité ou, au contraire, par son dramatisme, comme si c’était une question de vie ou de mort. 

Les concerts d'été au Palais princier de Monaco

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Les Concerts d’été au Palais princier de Monte-Carlo sont une initiative de feu le Prince Rainier III. En 1959, le Souverain monégasque a pris l'initiative d'ouvrir chaque été les portes de son Palais pour y accueillir l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo (anciennement appelé Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo) accompagnant les chefs et les concertistes les plus réputés. 

Le cadre prestigieux de la Cour d'Honneur du Palais avec ses superbes fresques du XVIe siècle font de cet écrin un lieu magique. Le public est en tenue de soirée, veste et cravate exigée pour les messieurs, les dames portent des robes du soir, certaines même longues. C’est la même ambiance qu'au Festival de Salzbourg : mondain, chic, cher et couru. 

Le concert d’ouverture de l’édition 2023 se déroule en présence du Prince Albert pour un concert en hommage à Serge Rachmaninov à l’occasion du  150e anniversaire de sa naissance. Les 900 places de la jauge se sont rapidement vendues, le public était attiré par la présence de la star du clavier Daniil Trifonov 

Il se lance à l’assaut du Concerto n°4 du compositeur russe. Les concertos de Rachmaninov sont les baromètres parfaits de l'évolution des goûts musicaux. On commence généralement par aimer le Deuxième Concerto, on grandit vers le 3e, on découvre ensuite la version révisée du 1er Concerto et on est surpris par le 4e, le moins joué de tous. C'est une combinaison d'expressionnisme romantique tardif et d'impressionnisme presque dans le style de Debussy. S’il ne comporte pas de thèmes mémorables, il dégage une émotion sincère. 

Walden festival, insubmersible au Parc Léopold

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« Quand j'entends de la musique, je ne crains aucun danger. Je suis invulnérable. Je ne vois aucun ennemi. Je suis lié aux premiers temps et aux derniers. »

Minimal, américain, fondamental

La troisième édition Walden festival démarre samedi à 18 heures (je n’y suis pas le lendemain) sous la devise empruntée à Henry David Thoreau (dans Walden, en 1854) et sous la pluie, de ces averses qu’à Bruxelles on dit draches, sorte de test de Mère Nature destiné à éprouver l’étanchéité des lourdes toiles de chapiteau écru (elles ne laissent rien filtrer) et la résistance de canard des spectateurs (« invulnérables », dit l’auteur de La vie dans les bois), qui arrivent encore après l’heure, dégoulinants mais volontaires, prenant place placidement à l’abri des éléments, sur les solides chaises blanches en bois disposées en rangs dans l’herbe du Parc Léopold, à côté du Museum des sciences naturelles.

Il y a une certaine bravoure de la part du Brussels Philharmonic, conduit par Tom De Cock, à se lancer, après quelques minutes d’hésitation, dans Heavyweight, du post-minimaliste David Lang (cofondateur de Bang on a Can et professeur de composition à la Yale School of Music), créé à Bamberg en 2015, malgré l’ondée qui frappe la toile et déborde en cascades, malgré sa cavalcade bruyante qui handicape l’ajustement de l’amplification (en extérieur, elle est nécessaire) et rend confuse la perception de cette courte pièce épique, dont la puissance, la résonance et les montées au ciel successives se perdent dans l’humidité -c’est le risque du plein air, même à la mi-juillet. Etrange destin pour cette pièce que d’ouvrir le festival alors qu’elle résulte d’une commande pour un rappel de fin de concert, en particulier pour succéder à la Symphonie n°5 de Jean Sibelius – une des pièces admirées par le compositeur : il démarre d’un des derniers grands accords de la symphonie, qu’il décompose et réorganise, ajoutant ensuite « quelques petites choses de ma part ».

Du baroque au contemporain, voyage au Festival International de Colmar

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La journée du 12 juillet fut un véritable voyage à travers l’histoire de la musique au Festival International de Colmar. De J. S. Bach à Benjamin Britten, en passant par Mozart, Ravel ou encore Michael Tippett et son hommage à Corelli, la programmation fut très éclectique.

Le premier concert de la journée fut donné par la pianiste Hyunji Kim. Construit autour du motif de l’eau, ce récital eut pour effet de transporter le public dans un autre univers. En introduction, Hyunji Kim a interprété la Sonate pour piano en ré majeur, K.311 de Mozart. Finesse et légèreté furent les maîtres-mots de cette belle prestation ainsi que du reste du concert. Ont suivi trois préludes de Claude Debussy, Ondine, Des pas sur la neige et Feux d’artifice, l’œuvre La Mandragore de Tristan Murail et Gaspard de la nuit de Maurice Ravel. Le jeu de la pianiste coréenne colle parfaitement au thème de l’eau et emporte les auditeurs sur d’autres rivages. Le contrôle absolu que la jeune musicienne exerce sur chaque note, chaque silence, chaque instant de sa prestation est impressionnant.

À 18h, le concert de musique de chambre devait être consacré au Trio Karénine. Malheureusement, pas de Charlotte Juillard (partie vers d’autres horizons ?) remplacée par la violoniste irlandaise Mairead Hickey ni de Paloma Kouider, ébouillantée aux mains le matin même et remplacée au pied levé par Romain Descharmes arrivé sur place une heure avant le concert. Sans surprise, l’alchimie n’est pas présente entre les trois musiciens. Louis Rodde, seul rescapé du trio initial, cherche désespérément à capter le regard de sa partenaire violoniste qui garde les yeux fixés sur la partition. Difficile dans ces conditions de poser un avis sur leur prestation. Le trio élégiaque No.1 de Rachmaninov, le trio No.5 en ré majeur de Beethoven et le trio No.3 en sol mineur de Robert Schumann furent tout du moins interprétés entièrement comme prévu, ce qui doit être salué.