C'est du belge !

par
Jongen, Oxalys

Joseph JONGEN
(1873 - 1953)
Rhapsodie pour piano, flûte, hautbois, clarinette, basson et cor, op. 70 - Concert à cinq pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe, op. 71 - Danse lente (extraite des Tableaux pittoresques op. 56) pour flûte et harpe - Deux pièces en trio pour flûte, violoncelle et harpe
Ensemble Oxalys : Shirley Laub, violon, Elisabeth Smalt, alto, Martijn Vink, violoncelle,
Annie Lavoisier, Harpe, Jean-Claude Vanden Eynden, piano, Toon Fret, flûte, Piet Van Bockstal, hautbois, Nathalie Lefèvre, clarinette, Pieter Nuytten, basson, Eliz Erkalp, cor
2016- DDD-61'30"-Textes de présentation en néerlandais, anglais, français et allemand - Passacaille 1022

Tant dans le chef du compositeur que de ses interprètes. Joseph Jongen est, en effet, né à Liège où il reçoit son éducation musicale. A 24 ans, il est récompensé du prestigieux prix de Rome pour sa cantate Comala (enregistrée par Musique en Wallonie). Ce prix lui permet de voyager pendant quatre ans ; il séjourne à Berlin, à Munich, à Bayreuth, à Vienne, à Paris et à Rome. Professeur d'harmonie et de contrepoint à Liège avant la guerre, Professeur de fugue à Bruxelles et directeur du conservatoire de la ville de 1925 à sa mort, il est un acteur essentiel de la vie musicale belge. On lui doit 140 opus, des quatuors, des concertos (pour piano, pour violon, pour violoncelle, pour trompette, pour harpe, pour clarinette), une symphonie pour orgue et orchestre, de la musique de chambre dont la virtuose rhapsodie pour piano, flûte, hautbois, clarinette, basson et cor et le concert à cinq pour flûte, violon, alto, violoncelle et harpe (la sonate pour flûte, alto et harpe de Debussy n'est pas loin) qui constituent l'essentiel de cet enregistrement.
Il est clair que, par son expérience, Jongen s'est construit une personnalité panachée de la cohérence organique du germanisme fin de XIXe siècle et de l'approche française du début du XXe particulièrement sensible aux timbres et aux couleurs musicales. Il est, de plus, resté complètement à l'écart des évolutions dodécaphoniques et sérielles de la seconde école de Vienne. La rhapsodie et le concert pour cinq montrent un compositeur dans la plénitude de son talent et marqué par les affres de la première guerre mondiale (les oeuvres enregistrées ici datent toutes de l'après guerre (de 1922 à 1925)). La danse lente n'est rien d'autre que le début de la seconde pièce des Tableaux pittoresques op. 56 pour petit orchestre, restreint dans son andantino initial à la flûte et à la harpe.
L'ensemble Oxalys a bâti sa réputation sur ce répertoire à cheval sur deux siècles. Tous les éléments sont donc réunis pour une belle réussite. Un CD obligatoire dans la discothèque de tous les amateurs qui s'intéressent à l'école belge de composition des Guillaume Lekeu, Paul Gilson, Albert Dupuis et Joseph Jongen en particulier.
Jean-Marie André

Son 9 – Livret 8 –  Répertoire 8 – Interprétation 9

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