Chants de lumières et de ténèbres

Pavel SZYMANSKI
(° 1954)
Lux Æterna–Miserere–In Paradisum Deducant Te Angeli–Phylakterion
Ensemble Camerata Silesia, Polish National Radio Symphony Orchestra, dir. : Anna SZOSTAK
DDD–2016–71’ 25’’–Texte de présentation en anglais et polonais–DUX 1223

Natif de Varsovie, Pavel Szymanski compose depuis l’âge de dix-huit ans et est à ce jour l’auteur d’une œuvre considérable dans les registres les plus divers. Les quatre partitions rassemblées sur ce disque ont été écrites pour des chœurs : trois accompagnées d’instruments et une quatrième a cappella, In Paradisium Deducant Te Angeli. Il s’agit là d’un motet de facture traditionnelle, qui date de 1995 et est destiné à être chanté par onze voix d’hommes. En l’écoutant – religieusement, il va sans dire –, on ne peut pas s’empêcher de songer à certaines œuvres plus ou moins analogues d’un autre musicien polonais contemporain, Henryk Górecki.
La plus intéressante de ces quatre partitions est, sans conteste, Phylakterion, un terme grec qu’on pourrait traduire par « sentes de protection » (ou « chemins de protection »). Pavel Szymanski l’a composée en 2011 à la demande des organisateurs du Wratislavia Cantans Festival, un festival international d’oratorios et de cantates organisé en Basse-Silésie depuis 1965 et dont l’excellence est reconnue par tous les spécialistes. Sur un texte dû au papyrologue et archéologue Adam Lajtar et évoquant l’ancienne Nubie, Phylakterion a la particularité de faire entendre des voix et des instruments de percussion. Leur combinaison est plutôt réussie, surtout lorsque les voix se mettent à ahaner dans une grande et obsédante lamentation et que, de leur côté, les percussions, d’abord bruyantes et tapageuses, s’assourdissent petit à petit, et finissent progressivement à ressembler à de lointains échos.
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 – Livret 7 – Répertoire 7 – Interprétation 8