Christa Ludwig, inoxydable et éternelle !

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Le 16 mars dernier, la mezzo-soprano Christa Ludwig fêtait son 90e anniversaire. A cette occasion, les deux labels qui lui étaient les plus attachés ont réuni, chacun en un coffret, de 11 CD chez Warner (ex EMI) et 12 CD chez Deutsche Grammophon, le parcours discographique de la "voix du bon Dieu" (André Tubeuf). Le premier est consacré à Christa Ludwig, grande prêtresse du Lied avec piano et avec orchestre; le second à Christa Ludwig à l'opéra, à l'oratorio (airs) et au Lied.
Vous pouvez retrouver ici les grands moments de la carrière de la cantatrice dans l'interview qu'elle nous avait accordée à l'occasion de ses 80 ans.

Chez Warner, on a gardé les pochettes originales qui nous dévoilent au fil des ans le visage souriant et avenant de la mezzo aux joues rebondies qui connait les secrets de sa voix. DG la fait plus sobre avec ses pochettes unies dans un camaïeu de beige et de gris. Par contre, le livret y est plus soigné.
Mais revenons au contenu musical. Ces deux coffrets se complètent magnifiquement. Warner a ressorti de ses archives l'intégrale des récitals à laquelle s'ajoutent quelques inédits dont les Sieben frühe Lieder d'Alban Berg avec le New Philharmonia dirigé par Charles Mackerras ainsi que des pièces de Reger, Wagner, Wolf et Schubert avec orchestre et avec piano, ainsi que des premières en CD dont le récital Brahms avec Leonard Bernstein au piano et l'intégrale d'un récital avec son premier mari, Walter Berry. Quelques souriantes surprises aussi tels le traditionnel Stille Nacht ou la Cléopâtre de Giulio Cesare de Haendel chantée en allemand ainsi que Che faro senza Euridice qui devient "Ach, ich habe sir verloren"...
Pour sa part, DG a repris dans son catalogue les pages emblématiques de la mezzo dans Mozart (Les Noces, Cosi), Wagner (Tristan, Gotterdämmerung, Die Walküre, Parsifal), Giordano (Andrea Chénier), Richard Strauss (Rosenkavaklier, Die Frau ohne Schatten, Elektra),  Beethoven (Fidelio), Puccini (Butterfly, Suor Angelica), Verdi (Falstaff, Un ballo in maschera), Berlioz (Romeo et Juliette), Humperdinck (Hansel und Gretel), Bartok (Bluebeard's Castle) en ce qui concerne l'opéra. Et puis des Bach "ancienne manière" à la Karl Richter, et des Lieder : Mahler, Schubert, Schumann, Brahms, Wolf,... Bref, 174 plages chez Warner, 184 chez DG, 34 compositeurs allant de Bach à Berg, en allemand, français (Les Trois chansons madécasses de Ravel, Une flûte invisible de Saint-Saëns, Pelléas et Mélisande de Debussy), italien et même russe ! (Rachmaninov op. 4 n°4 et 5) avec toujours ce même souci de faire parler la musique, d'en ciseler la poésie, l'envelopper de sa texture, en vivre la substance dramatique de sa voix profonde et  enveloppante, solaire ou suggestive dans la mi-voix. Ces enregistrements s'étalent sur une période de 32 ans, de 1957 à 1989 -rappelons que c'est en 1993 qu'elle donna son "Liederabend" à Vienne où elle était souveraine. 32 ans de bonheur musical à la recherche de la vérité. Ces enregistrements ont été magnifiquement remastérisés pour offrir une remarquable qualité d'écoute.
Bernadette Beyne    

Warner 0190295690205 - DG 479 8707

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