Comme Bach

par

Lux Æterna : visions of Bach
Béatrice BERRUT (piano)
2014-DDD-73’-Texte de présentation en français et en anglais-Aparté AP 100

La pianiste valaisanne Béatrice Berrut rend sur ce disque hommage Jean-Sébastien Bach, conquise par le « recueillement, la sobriété et la modestie » de sa musique, ainsi qu’elle le dit dans le livret de présentation qu’elle a elle-même rédigé. Mais il s’agit d’un Bach arrangé par d’autres musiciens. Savoir Alexandre Siloti ou Ziloti (1863-1945) qui, comme son nom ne l’indique pas, est un pianiste et compositeur russe, Ferrucio Busoni (1866-1924), Wilhelm Kempff (1895-1991) et Thierry Escaich (né en 1965). En réalité, les deux œuvres de ce dernier, Trois études baroques et Jeux de doubles, se distinguent de celles de ses devanciers par le fait qu’elles constituent des compositions originales « à la manière de Jean-Sébastien Bach ». Elles ont été écrites en 2008, inspirées de diverses pièces du cantor de Leipzig, comme le prélude choral Ich ruf zu dir, et montrent derechef à quel point cette musique venue du XVIIIe siècle se prête à d’innombrables variations, jusqu’à générer des dissonances ou des accentuations à contretemps, et même  jusqu’à régénérer la musique contemporaine. Du pain bénit pour Thierry Escaich, qui connaît Jean-Sébastien Bach sur le bout des doigts (c’est le cas de le dire !) et qui, grâce au tempérament fougueux qui le caractérise, en joue avec une dextérité stupéfiante. Il est du reste si doué qu’il pourrait détourner de la même manière les musiques de n’importe quel autre compositeur classique. Par contraste, les « visions » proposées par Alexandre Siloti, Ferrucio Busoni et Wilhelm Kempff se présentent davantage comme des transcriptions fidèles, respectueuses à la fois de la lettre et de l’esprit de Jean-Sébastien Bach. Et l’interprétation qu’en donne Béatrice Berrut sur son Bösendorfer est des plus réussies.
Jean-Baptiste Baronian

Son  9  -  Livret  8  -  Répertoire  8  - Interprétation  9

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