Concours International André Dumortier

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Du 24 au 29 septembre 2012 s’est tenue à Leuze la 3e édition du Concours International de Piano André Dumortier. Sous l’impulsion de Marie-Claire Hochedez, coordinatrice, de Walter Denis, pianiste et professeur (duo guidé par André Dumortier) et du regretté Michel Hallynck, alors Directeur de l’IMEP à Namur, la première édition du concours eut lieu en 1994 sous l’appellation Biennale de Piano de Leuze-en-Hainaut. Deux sessions plus tard, en 1996, il devint le Concours André Dumortier. Destiné aux jeunes pianistes des établissements musicaux de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Académies, Conservatoires Royaux), aux élèves du Nord de la France et des Conservatoires du Grand-Duché de Luxembourg, le concours se déroule en trois épreuves: sélections, demi-finale et finale dans deux catégories: les moins de 16 ans et les 16-21 ans. Sous l’impulsion des autorités locales et des organisateurs, une refonte du concours en 2006 donnera naissance à l’asbl “Concours International André Dumortier”.
D’un niveau pianistique fort intéressant, le concours a toujours bénéficié d’un jury à son image: Jean-Claude Vanden Eynden, Cécile Ousset, Dominique Cornil, Johan Schmidt, Boyan Vodernitcharov, Daniel Blumenthal, Laura Mikkkola, Alice Ader, Muhiddin Dürrüoglu, Jan Michiels, Jean-Paul Sevilla,….
Le programme est imposant (15 œuvres) et l’une des composantes majeures reste l’œuvre d’un compositeur belge imposée à la première épreuve. Dans les jeunes archives, on trouve les noms de Denis Pousseur, Benoit Mernier, Claude Ledoux et Jean-Pierre Deleuze. Cette année, c’est Stringent & Tremulation de Jean-Marie Rens qui fut imposée aux candidats qui l’ont reçue quelques semaines avant le concours. Stringent & Tremulation aborde différents aspects techniques, rythmiques et mélodiques redoutables. D'une écriture très contemporaine et très agréable à l’écoute, la pièce est riche et complexe, exploitant toutes les possibilités sonores de l'instrument. Aux candidats de communiquer leur vision personnelle. L’un d’entre eux, Xavier Locus (Belgique) aura l'audace de la jouer de mémoire.

En finale, une intéressante surprise: trois Concertos en la majeur de Mozart accompagnés par la Chapelle Musicale de Tournai sous la direction de Philippe Gérard et une oeuvre au choix de chacun.
La soirée finale a débuté par les Scènes de la Forêt (R. Schumann) interprétées par Clément Lefèbvre (France).Belle compréhension de l’œuvre, contours mélodiques et harmoniques bien dessinés, beau timbre, une exécution mature et contrôlée. Il défendait ensuite le concerto avec une belle énergie et de beaux phrasés dans un excellent dialogue avec l’orchestre.
Après lui, la Russe Fatima Dzusova choisit d’interpréter la très complexe 2e sonate de Chopin. A 21 ans, la pianiste montre un niveau plus que convenable mais la fatigue se fait sentir; en revanche, elle sera beaucoup plus à l’aise dans le Concerto de Mozart, moins semé d'embûches techniques et qui lui permet de s'exprimer plus facilement.
En clôture du concours, une jeune Belge dans la magnifique 2e sonate de Schumann en sol mineur. Ici, comme dans le concerto, Stéphanie Proot impressionne par sa grande maîtrise de soi. Sa compréhension de l'art du piano lui permet une maîtrise qui laisse le champ libre à l’expression personnelle.
Victoire méritée pour Stéphanie Proot après de longues délibérations.
Un beau concours, riche d’émotions et de jeunes pianistes talentueux. Un concours dont le niveau devrait assurer une réputation croissante.
Des 27 candidats sélectionnés, 16 se sont désistés dès le premier tour, 8 au second et 3 pour la finale.

Résultats : Premier Prix : Stéphanie Proot (Belgique) - Deuxième Prix : Fatima Dzusova (Russie) - Troisième Prix : Clément Lefèvre (France)

François Mardirrossian et Ayrton Desympelaere
Tournai, Conservatoire, du 24 au 29 septembre 2012

 

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