Créations mondiales et inédits de Poulenc

par

Francis POULENC (1899 - 1963)
Créations mondiales et inédits - INA 1946 à 1963

2013-ADD transfert 24 bits-2 CD- CD 1 78'- CD 2 78'04 - Présentation en français - INA, Mémoire Vive

Du fameux « Groupe des Six » baptisé ainsi en référence au « Groupe des Cinq » russe, par le compositeur-chroniqueur Henri Collet (1885-1951) dans deux articles restés fameux et publiés les 16 et 23 janvier dans le journal « Comoedia », finalement, que reste t-il ? Louis Durey est pratiquement passé à la trappe, suivi de près par Germaine Tailleferre et Georges Auric. Si Milhaud résiste un peu mieux, il faut bien reconnaître que seuls Honegger et, mieux encore, Poulenc s'imposent au-delà du temps. L'auteur du « Dialogue des Carmélites » et des « Animaux modèles » surpasse tous ses amis des « Années Folles ». Pas de mois qui ne voit une étude, un disque, un concert qui ne lui soit dédié le plus souvent par de jeunes interprètes qui dans leur vision apportent un sang neuf, un point de vue renouvelé – gages de pérennité, ou mieux, de cette éternelle jeunesse qui sied si naturellement à Poulenc. Pour le Cinquantenaire de la mort de Francis Poulenc (1899-1963), Renaud Machart -déjà auteur de de deux très beaux ouvrages consacrés au musicien- a puisé dans les archives de l'INA, faisant suite à la publication en 2011 du concert du mai musical de Bordeaux avec Francis Poulenc en personne de 1958 (IMV088), offrant ici un travail remarquable. D'entrée, voici Poulenc et Jean-Pierre Rampal qui s'ébrouent dans la délicieuse « Sonate pour flûte et piano » créée à Strasbourg le 18 juin 1957. Feu d'artifice que cette œuvre, légère, pimpante, espiègle qui résume dans son exécution pleine de vie toutes les facettes du compositeur. Puis défilent des artistes – du chant, de l'orchestre ou des interprètes qui ont mis tout leur cœur à célébrer cette musique si singulière et si française : des commentateurs comme Claude Rostand, Georges Charbonnier, Bernard Gavoty, des interprètes et compositeurs tels Daniel-Lesur, Georges Prêtre ou Pierre Bernac et par dessus-tout l'alter ego féminin d'élection : Denise Duval. Sans doute n'avait-elle pas un timbre très remarquable, ni une émission puissante mais, en elle, Poulenc avait trouvé son interprète d'élection, par son art de dire, son esprit pétillant, sa personnalité originale au déchirant sourire. Elle fut la créatrice des « Mamelles de Tirésias », l'interprète de Blanche de la Force (« Dialogue des carmélites ») et surtout « La voix humaine » (1950- Opéra Comique). Et quelle référence pour nos chroniqueurs actuels que ces entretiens enregistrés à la radio où la réflexion précède toujours la parole, où le compositeur s'explique sans orgueil dans une langue claire, naturellement fluide, sur son esthétique, ses difficultés, ses choix ! On trouvera également la création mondiale du « Stabat Mater », « L'histoire de Babar, le petit éléphant » orchestrée par Jean Françaix, la création radiophonique de la « Dame de Monte Carlo » et, pur moment de grâce, hélas fugitive : Rosanna Carteri dans un récital à Versailles en 1962 !
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 6 - Livret 10 - Répertoire 10 - Interprétation 10

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