Dans l’atelier de Gilbert Amy

par
Amy

Gilbert AMY
(° 1936)
Le Temps du souffle I–Jeux–En trio–En harmonies–… d’un désastre obscur–Le Temps du souffle II
Jules BOITTIN (trombone), Aurélie BOUCHARD (harpe), Lucas DIETSCH (clarinette, cor de basset), Marwan DAFIR (piano), Juliette LEROUX (violon), Raphaëlle RUBIO (violon), Sergio MENOZZI (clarinette, cor de basset, saxophone), Jingchao WU (mezzo soprano)
DDD–2017–73’ 27’’–Textes de présentation en français et anglais–Hortus 150

Élève d’Olivier Messiaen au Conservatoire de Paris au milieu des années 1950, Gilbert Amy est l’auteur d’une œuvre exigeante, complexe, parfois ardue, mais toujours raffinée et quintessenciée, un peu à la manière de Pierre Boulez, qu’il a toujours admiré et auquel il a du reste succédé à la tête du Domaine musical, de 1967 à 1973. Ces principales caractéristiques se retrouvent dans les six pièces de musique de chambre réunies ici, quand bien même leur date de composition s’échelonne de 1971 à 2011. Ce qui est précieux, c’est que Gilbert Amy les a lui-même commentées dans le livret du CD, à la fois pour préciser quand et pourquoi il les a écrites et pour expliquer en quelques mots leur contenu. Ses notes sur En trio pour violon, clarinette et piano nous apprennent ainsi que l’œuvre a été écrite en hommage à Pierre Boulez, à l’occasion de son soixantième anniversaire, en 1985, et qu’une grande partie de son matériau musical (les rythmes, les motifs mélodiques et les hauteurs) a été empruntée à différents ouvrages du XXe siècle, tels que les Pièces pour clarinette et piano d’Alban Berg, Contrastes de Béla Bartók ou encore Le Marteau sans maître de Pierre Boulez précisément. Mais ces emprunts sont comme noyés dans la structure même d’En trio, intégrés au sein de son organisation interne, de telle sorte qu’ils ne constituent jamais ce qu’on pourrait appeler des citations pures et simples, une des grandes tentations (à moins que ce soit une des grandes facilités) des compositeurs actuels. Dans ses notes sur En harmonies, une œuvre pour harpe solo, Gilbert Amy nous dit par ailleurs à quel point l’écriture pour cet instrument est semée d’embûches, puisque aussi bien il est lié au système tonal. « Pour écrire “atonalement“ ou même “modalement“, on doit nécessairement avoir recours à de fréquents changements de pédales, sous peine d’une dangereuse monotonie… » Gilbert Amy ou l’exigence musicale dans six de ses innombrables états.
Jean-Baptiste Baronian

Son 9 – Livret 8 – Répertoire 8 – Interprétation 9

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