Déception

par

SOL NASCENTE
Airs de colorature italiens de JOMMELLI, MOZART, TRAETTA, SARTI, PICCINI ( première mondiale)
Charlotte SCHÄFER, soprano
NEUE DÜSSELDORF HOFMUSIK, dir.: Michael PREISER
2015- Hybrid multichannel-61'01- présentation en allemand et anglais-textes en italien-anglais-allemand- chanté en italien-ARS 38187

« Soleil levant » (Sol nascente) : avec pareil titre et pareil programme on pouvait s'attendre à un feu d'artifice de joie, à un « divertissement » au sens pascalien qui nous libère d'un quotidien parfois bien sombre. D'autant que le livret nous y invite avec la promesse de premières mondiales... ajoutant même l'assistance d'une « dramaturge » comme cela devient la mode sans que l'on sache très bien à quoi peut correspondre cette nébuleuse fonction (qui sait... suppléer aux recherches musicologiques qui ne sont plus faites par les interprètes ou les promoteurs de concerts et d'enregistrements ?). A l'écoute, on est vite découragé. A cause de la soliste elle-même dont le joli timbre manque de texture, de liberté, de vivacité. Parfois privé d'appui, donc de justesse (9) ; trop souvent laissant transparaître l'effort, un vibrato sans contrôle ou sans timbre et, en toutes choses, passablement « scolaire ». Charlotte Schäffer ne semble guère investie corps et âme dans la musique qu'elle interprète et, du coup, ne nous électrise pas davantage... Il faut dire que la « Neue Düsseldorf Hofmusik » pour être de la... Cour, semble résulter de la rencontre fortuite d'instrumentistes beaucoup plus que d'une cohérence voulue et sonne sans légèreté, sans humour -dans des musiques qui ne peuvent, elles, exister que lorsqu'elles pétillent. Avec cela, une métrique pesante et des cors souvent à côté de la plaque... et de la note juste. L' « Olimpiade »  de Jommelli, l'« Armida » de Traetta ou la « Didone abbandonata » de Sarti méritaient une entrée en scène plus soignée.
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 6 - Livret 6 - Répertoire 9 - Interprétation 5

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