Des Bartok trop rares au disque

par

Bela Bartok (1881 - 1945)
Piano Works
Three Hungarian Folksongs from the district of Csik 1907 Sz 35 - Three Burlesques 1909 Sz 47 - Four Dirges 1909/10 Sz 45 - Sketches op. 9 1909 Sz 44 - Allegro Barbaro 1911 Sz 49 - Two Elegies op.8a 1908/09 Sz 41 - Fifteen Hungarian Peasants Songs 1914 Sz 41 - With drums and Pipes - Barcarolla - Musettes - The Night's music - The Chase - Selection from Microcosmos Books 1 à 6 - Romanian Christmas songs - II serie 1915 Sz 57 - Ten Easy pieces 1908 Sz 39 - Sonatine 1915 Sz 55 - Etude n°1 op. 18 1918 Sz 1972 - Allegro moderato - Sostenuto e pesante - Allegro molto. Rondo
Levende Kende (piano)
2014 - 2 CD 1h15'13'' + 1h16'59'' - Textes de présentation en néerlandais, français, anglais - Klara (distribué par Warner Classics) 08255648341177

Comme son nom ne le dit pas, Levende Kende est hongrois : il a étudié au Conservatoire Bartok et à l'Académie Franz Liszt de Budapest, sa ville natale, avant de rejoindre le Conservatoire Tchaikovsky de Moscou et il est actuellement professeur au Conservatoire Royal d'Anvers. On le connaît sans doute mieux en tant que partenaire de Heidi Hendrickx dans le répertoire pour deux pianos. Et cependant, Bartok est un compositeur gravé au plus profond de sa mémoire. Durant la saison 2012-2013, il donna en récital l'intégrale de son oeuvre pour piano et c'est une sélection de cette intégrale qui est reprise ici avec des oeuvres relativement peu enregistrées si ce n'est la Sonatine, l'Allegro Barbaro et quelques pièces extraites des Microkosmos. On sait que le piano était l'instrument soliste privilégié de Bartok et qu'il était lui-même un formidable pianiste... puisqu'il était capable de jouer ses propres oeuvres (!) et Liszt comme personne. A l'écoute de ses enregistrements, on se rend compte que l'idée d'un toucher dur n'était pas de son fait. Même si les articulations sont le plus souvent incisives, le son est rond, plein, et le legato n'était pas banni de son jeu. C'est ce qu'a bien compris Levende Kende jouant un Steinway particulièrement bien sculpté, qui possède intimement l'écriture pour en maîtriser les idiomes. On rejoint ici les conceptions de "Bartokiens" d'exception tels Andor Foldes ou György Sandor. Dommage que l'intégrale ne soit pas reprise -dont la redoutable Sonate- pour rejoindre, si je ne me trompe, la seule existante aujourd'hui, celle de Zoltan Kocsis chez Hungaroton reprise, à quelques opus près, de l'intégrale qu'il avait réalisée chez Philips. La notice fort intéressante est de Carl Van Eyndhoven, président des archives Bartok de Belgique et du Fonds Denijs Dille.  Elle vient compléter cette belle réalisation dont on espère vivement la suite.

Bernadette Beyne

Son 8 - Livret 10 - Répertoire 9 - Interprétation 10

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