Deux concertos russes pour violon

par
Chosta, Goubai

Dmitri CHOSTAKOVITCH
(1906 – 1975)
Concerto pour violon N° 1, op. 77
Sofia GUBAIDULINA
(°1931)
In Tempus Praesens
Simone Lamsma, violon, Orchestre de la radio néerlandaise, dir. James Gaffigan (Chostakovitch) et Reinbert de Leeuw (Gubaidulina)
DDD 2017 73’21 Livret anglais SACD Hybrid Challenge Classics CC 72681 
Le premier concerto pour violon de Chostakovitch fut écrit entre sa neuvième et sa dixième symphonie, mais le compositeur le retint caché quelque temps vu les réprimandes officielles dont il était l’objet. Une fois encore, au lieu d’écrire un hymne héroïque pour le peuple comme on l’attendait de sa part, il exprime une autre lamentation tragique et amère. Et son concerto contient en plus quelques mélodies juives cachées en guise de protestation. Finalement il dévoila son concerto après la dixième symphonie et quelques petites révisions. Le premier mouvement est un nocturne obscur, le deuxième un scherzo tourbillonnant comme un carrousel devenu fou. La passacaille du troisième mouvement est le sommet de l’œuvre. Une cadence mène au dernier mouvement, intitulé Burlesque. La violoniste Simone Lamsma est à la hauteur de la réputation de ce concerto pour violon, l’un des grands du 20è siècle.
On connaissait le premier concerto pour violon, Offertorium, de Sofia Gubaidulina depuis l’enregistrement légendaire de Gidon Kremer (DG) des années 80. Voici maintenant son deuxième concerto, In Tempus Praesens. Celui-ci lui fut commandé par le mécène suisse Paul Sacher pour Anne-Sophie Mutter, mais ce fut seulement huit ans après le décès de Sacher, que le projet fut mené à bien, en 2007. L’orchestre convoqué pour cette œuvre comprend de nombreux vents et percussions, mais pas de premiers ni seconds violons. L’œuvre, en un mouvement, est traversée par de grands contrastes de registres, depuis des passages infernaux dans le grave, jusqu’à des épisodes célestes dans l’extrême aigu. Le violon solo joue sans arrêt, excepté un silence soudain, intervenant au nombre d’or de l’œuvre. Reinbert de Leeuw est un champion de musique contemporaine, et Simone Lamsma est ici aussi à la hauteur de l’œuvre. Une musique à découvrir.
Dominique Lawalrée

Son 9 (enregistrement Live pour Gubaidulina) - Livret 8  - Répertoire 10 -Interprétation 10

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