Deux symphonies de Honegger

par

Arthur HONEGGER
(1892-1955)
Symphonie no°3 “Liturgique”
Symphonie no°1 en do majeur
Sinfonieorchester Basel, dir.: Dennis Russell DAVIES
2012– DDD- 55’00’’-Textes de présentation en anglais, allemand- Sinfonieorchester Basel– SOB 2C’est un pari osé que fait le chef d’orchestre américian Dennis Russel Davies en enregistrant deux symphonies d’Arthur Honegger (1892-199) car le compositeur suisse né en France est trop peu joué au concert. Membre du Groupe des six avec Auric, Durey, Milhaud, Poulenc, Tailleferre, Honegger, il était aussi critique musical et professeur à l’Ecole normale de musique de Paris. Son œuvre est particulièrement vaste, de l’opéra à l’oratorio, des symphonies à la musique de film et de radio. Le compositeur use de la tonalité autant que de l’atonalité et même de la polytonalité. Pour lui, la musique est un moyen d’expression pour l’homme. Elle doit être naturelle, sans trop de complications formelles sauf quand cerlles-ci sont utiles. Sa troisième symphonie, la Symphonie liturgique, déborde ici de vivacité, de puissance et d’énergie. Composée entre 1945 et 1946, c’est sans doute sa symphonie la plus célèbre en raison, notamment, de son programme philosophique. Les trois mouvements portent les titres Dies irae, De profundis clamavi et Dona nobis pacem et l’effectif comporte 11 cuivres et 6 percussions différentes. Derrière l’énergie et le dynamisme voulus par Honegger -représentant entre autre la seconde guerre mondiale- apparaissent des structures rythmiques complexes et un certain nombre de dissonances qui peuvent étonner. La première symphonie est, elle aussi, en trois mouvements et composée entre 1929-30, à la commande de l’Orchestre symphonique de Boston. Comme dans d’autres œuvres, on y retrouve le caractère mécanique, agité, qui s’apaisera dans le troisième mouvement. Le Sinfonieorchester Basel et Dennis Russel Davies rendent bien ce dynamisme, ces phrases aux accents agressifs, celles aussi plus calmes et plus douces. Toutes les textures sonores sont maîtrisées, même si on sent la domination des cuivres et des vents. Les tuttis sont dosés et, dans les passages lyriques, le chef n’hésite pas souligner la mélodie par ses recherches harmoniques. A écouter ou découvrir!
Ayrton Desimpelaere

Son 10 - Livret 8 - Répertoire 10 - Interprétation 9

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