Du grand orchestre !

par
Tchaikovsky, Gergiev, Mariinsky

Pyotr Ilyich Tchaikovsky
(1840 - 1893)
Casse-noisette, Op. 71 – Symphonie n°4 en fa mineur, Op. 36
Mariinsky Orchestra, dir.: Valery Gergiev
2016-SACD-66’54-Textes de présentation en russe, anglais et allemand-Mariinsky-MAR0593 

Après des enregistrements consacrés aux Concertos pour piano ainsi qu’aux ouvertures et quelques pièces avec chœur de Tchaïkovsky, Valery Gergiev et le Mariinsky Orchestra s’attaquent à deux autres sommets incontournables : Casse Noisette et la Symphonie n°4. En 1876, le compositeur assiste à une représentation de Carmen de Bizet dont le dénouement le touche profondément : « la mort de deux personnages principaux qu’un destin funeste, le fatum, a réunis et conduits à travers bien des souffrances vers une fin implacable ». Ce fatum, on le retrouve quelques mois plus tard, en mai 1877, lorsque Tchaïkovsky entame l’écriture de sa Quatrième symphonie, notamment par la présence dès les premières mesures du premier mouvement d’une sonnerie dans les cuivres qui se répètera à plusieurs reprises. C’est par l’histoire d’une petite fille recevant comme cadeau de Noël de son parrain horloger un casse-noisette en forme de soldat que poursuit Gergiev avec le célèbre ballet, Casse-noisette. Sans réelle surprise, le Mariinsky Orchestra impose à nouveau sa place au rang des plus grandes phalanges orchestrales de ce monde. Tant dans la symphonie que dans le ballet, la proposition de Gergiev s’apparente à une vraie leçon musicale et non à une simple démonstration de force ou de virtuosité. Ce qui frappe au contraire ici, c’est bien la manière dont l’orchestre fait corps avec ce répertoire redoutable pour en offrir une lecture imagée, juste, sans entrer dans la facilité ou la vulgarité. La vision très personnelle et l’engagement de Gergiev, notamment le souffle porté à la ligne, la respiration permanente avec une équipe soudée et une architecture rudement bien menée, appuyés par un orchestre irréprochable qui s’en donne à cœur joie, offrent une lecture qui ne laisse pas indifférent tant dans la brillance que dans le respect apporté à ce répertoire trop souvent négligé. C’est assurément du très bel orchestre qu’il ne faut pas hésiter à écouter.
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 – Répertoire 9 – Interprétation 10

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