Fraîcheur, maturité et spontanéité chez Schubert
Franz SCHUBERT
(1797-1828)
4 Impromptus D. 899 (Op. 90) – 4 Impromptus D. 935 (Op. posth. 142)
Amandine Savary, piano
2017-DDD-63’39-Textes de présentations en français, anglais et allemand-Muso-mu-015
Pour le label Muso, la pianiste Amandine Savary interprète Schubert avec ce qu’il faut d’émotion dans le choix de l’interprétation. Il faut dire, la chose n’est pas aisée lorsqu’il s’agit de se lancer dans un tel voyage, c’est-à-dire lire du Schubert - l’un des compositeurs qui ne peut souffrir d’exubérance ou d’approximations – et huit de ses pages les plus brillantes et novatrices et ce, enregistrées déjà par d’éminents interprètes. Née en 1984, Amandine Savary étudie d’abord à Caen avant de rejoindre la Royal Academy of Music de Londres où, au terme de six années d’études, elle en sort titulaire d’un Masters Degree première nommée. Lauréate de nombreux concours, elle arpente les lieux les plus prestigieux, du Concertgebouw d’Amsterdam à BOZAR à Bruxelles. Ce qui ressort de son interprétation ? Une juste expression, de la finesse du propos à l’intelligence de la direction choisie et menée avec assurance. En témoigne notamment le travail harmonique sur le 1er Impromptu op. 90 sans oublier l’horizontalité de la ligne, la dentelle du second associée non sans une certaine forme d’impétuosité dans les moments dramatiquement plus urgents. Et puis, derrière cette quête du beau, derrière le souci ou cette volonté de rendre hommage à l’une des plus grandes plumes musicales, il y a aussi cette forme de spontanéité et de fraîcheur, voire de simplicité, qui donne tout son sens à la passion et à l’intensité du souffle apparent dans cette musique. C’est ce qui apparaît très clairement dans le 1er Impromptu D. 935, tout autant que la limpidité du « Thème et variations » (n°3). Bref, du très beau piano, du très beau Schubert.
Ayrton Desimpelaere
Son 10 – Livret 9 – Répertoire 9 – Interprétation 9