Gamelan américain

par
Harrisson

Lou HARRISON
(1917 – 2003)  
Concerto pour violon et percussions ; Grand Duo pour violon et piano ; Double Music (avec John Cage) pour quatre percussionnistes
Tim Fain, violon ; Michael Boriskin, piano ; PostClassical Ensemble, dir. Angel Gil-Ordonez
2017 DDD 61’46 Feuillet en anglais CD NAXOS 8.559825Le compositeur américain Lou Harrison appartient à la même génération que John Cage, avec qui il était ami. Tous les deux ont été influencés par Henry Cowell et par leur professeur Arnold Schoenberg. Ils ont beaucoup écrit pour percussions, un ensemble avec lequel ils ont donné plusieurs concerts communs. Ensemble, ils ont même composé un morceau, Double Music (1941) qui se trouve sur ce CD. Pour ce faire, ils ont opéré selon une démarche originale : après avoir déterminé la structure temporelle d’un morceau pour quatre percussionnistes, l’un écrivit les parties du premier et du troisième percussionniste, l’autre du deuxième et du quatrième, sans se consulter. Après avoir fini, ils mirent les deux partitions ensemble, sans rien changer. Le Concerto pour violon de Lou Harrison est en trois mouvements. Les deux premiers ont été écrits en 1940, tandis que le troisième date de 1959. Le violon joue un long monologue accompagné par un orchestre de percussions dans lequel on trouve aussi des objets insolites, comme des tasses de café par exemple. Aussi excentrique que cela puisse paraître, le résultat sonore est convainquant. Sa musique est un croisement entre le pragmatisme américain et les sonorités asiatiques. On les retrouve dans son Grand Duo (1988), une suite pour piano et violon, musique de chambre dans le style gamelan javanais. Dans le long Prélude, le piano égrène des modes ascendants et descendants, tandis que le violon joue de longues notes tenues et très lyriques. Le violon du deuxième mouvement est plutôt country. Le troisième est répétitif. C’est un long « air » qui constitue le quatrième mouvement de cette suite. Quant à la dernière partie, c’est une polka composée pour le pianiste et chef d’orchestre Dennis Russell Davies. Au total, voici un album très représentatif de Lou Harrison, une musique agréable à écouter mais sans véritable profondeur. On ne la goûtera que si l’on accepte d’entrée de jeu les influences asiatiques. Sinon, on écoutera plutôt la musique de John Cage, génial inventeur – compositeur, écrivain – philosophe et poète, graveur et conférencier, un artiste dont l’influence est mondiale et considérable.
Dominique Lawalrée

Son 9 - Livret 4 - Répertoire 6 - Interprétation 8

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