Goerne, le nouveau wagnérien

par
Wagner Project

The Wagner Project
Richard WAGNER
(1813 - 1883)
Extraits orchestraux et monologues des Meistersinger von Nürnberg, Tristan und Isolde, Dans Rheingold, Di Walküre, Der fliegende Holländer, Tannhaüser, Parsifal
Matthias Goerne (baryton), The Swedish Radio Symphony Orchestra, dir.: Daniel Harding
2017-DDD- 62'56'' + 59'12''-Textes de présentation et textes de monologues en anglais, allemand, français-Harmonia Mundi HMM 902250.51

Entre Schumann, Schubert et Brahms, et après sa participation aux trois premiers volets du Ring chez Naxos avec Jaap van Zweden, Matthias Goerne est un wagnérien qui aujourd'hui a la cote. Sa force physique alliée à une souplesse vocale peu commune, son art de la couleur, de la nuance, la subtilité de sa sensibilité et de son intelligence à pénétrer les divers caractères peuvent bien sûr expliquer cela.
Ici, le couple Harding -  Goerne a choisi de reprendre des moments forts de sept opéras et de les préluder ou les faire se suivre de parties orchestrales. Si on accepter le principe de passer, parfois un peu brutalement, d'une atmosphère à une autre, on ne peut que savourer l'art de Goerne : un Sachs (le monologue du sureau) impeccable de diction, mais plutôt contemplatif, sans trop de cordialité et de chaleur; un noble Roi Marke dans Tristan dont la tessiture basse exigée fait un peu souffrir le baryton mais d'une remarquable attention au texte (Tatest du's wirklich?); Wotan est paternel, touchant et tendre ; le Hollandais (Die Drist ist um, und abermals verstrichen) est plus désespéré qu' amer et offre l'effrayant portrait d'un esprit brisé; la Romance à l'étoile du Wolfram de Tannhaüser adopte les inflexions subtiles du Lied ; on est profondément touché par la profondeur du chant de velours lors de la complainte d'Amfortas sur le cadavre de son père Titurel (Ja - Wehe! Wehe! Weh' über mich). Et le Wagner Project se clôture par la musique du Vendredi Saint de Parsifal.
Si le Wagner de Goerne séduit, celui de Daniel Harding le fait un peu moins. Il privilégie la clarté à la couleur et à la tragédie ; il semble s'écouter davantage que s'investir dans le sens. Dommage.
Bernadette Beyne

Son 10 - Livret 9 - Répertoire 9 - Interprétation 9

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