Haydn par l’Orchestre Baroque de Boston

par

Franz Joseph HAYDN (1732 – 1809)
Missa in Angustiis (‘Lord Nelson Mass’) - Symphonie n°102 en si bémol majeur
Mary Wilson (soprano), Abigail Fischer (mezzo-soprano), Keith Jameson (ténor), Kevin Deas (baryton-basse), Boston Baroque, dir.: Martin Pearlman
2013 – DDD – 62’03 – Textes de présentation en anglais – Linn
L’orchestre baroque de Boston présente un disque ‘Haydn’ au ton très ensoleillé, même heureux. Composé de deux œuvres maîtresses du compositeur : la Symphonie n°102 et la Missa in Angustiis dite aussi Lord Nelson Mass (faisant référence à l’expédition égyptienne de Bonaparte en 1798 où la flotte française fut renversée par la flotte anglaise, commandée par l’amiral Nelson), ce disque est principalement dominé par une bonne humeur indétrônable. En effet, la jovialité sonore s’entend très distinctement comme elle se devine chez les musiciens heureux à leur instrument. Toutefois, cet entrain sonne étrangement dans la Missa in Angustiis, appelée aussi « Messe pour les temps difficiles ou les temps d’angoisse », l’une des plus célèbres des quatorze messes de Joseph Haydn. On reconnaît difficilement à l’écoute le caractère dramatique, la sombre tonalité de ré mineur, tonalité funèbre depuis la Renaissance. On regrette sincèrement que le souffle dramatique de cette œuvre soit minimisé, presque effacé. Cependant, on apprécie l’extrême précision, la virtuosité de l’orchestre, la justesse de l’articulation, tant dans la messe que dans la symphonie, mais on en souhaiterait davantage, comme une palette de caractères plus variée ou des contrastes plus prononcés ou encore des nuances plus subtiles. La symphonie n°102, découpée en quatre mouvements, délivre un parfum plus juste que l’interprétation de la Missa in Angustiis, qui n’en porte que le nom au sein de cet enregistrement. Le niveau instrumental des musiciens est irréprochable, mais l’interprétation générale souffre d’une uniformité d’une piste à l’autre, nous présentant un seul visage de Joseph Haydn, mésestimant les nombreux aspects du grand maître viennois. Un plaisant moment qui laisse tout de même l’auditeur sur sa faim.
Marie-Sophie Mosnier

Son 7 – Livret 7 – Répertoire 9 – Interprétation 7

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