Hommage à Bach au piano

par

Bach Metamorphosis
Transcriptions d'oeuvres de Bach pour le piano par W. Braunfels, C. Tausig, R. Vaughan Williams et d'autres


- Walter Braunfels (1882-1954)
Prélude et Fugue BWV 536
- Igor Iljin (1909-1959)
Num komm, der Heiden Heiland BWV 661
- Arthur Briskier (1902-1976)
Fugue en sol BWV 578
- Clarence Lucas (1866-1940)
Pastoralsinfonie aus dem Weihnachtsoratorium BWV 248
- Serge W. Didenko (*1944)
Herr Christ, der ein'ge Gottessohn BWV 601
Christ, unser Herr, zum Jordan kam BWV 684
- Carl Tausig (1841-1871)
O Mensch, bewein dein Sunde grob BWV 622
- Ralph Vaughan Williams (1872-1958)
Ach bleib bei uns, Herr Jesu Christ BWV 253/649
- Isidore Philipp (1863-1958)
Siciliano BWV 1031/2
- A. Goncharov
Wer nur den lieben Gott lässt walten BWV 642
- William Murdoch (1888-1942)
Ein feste Burg ist unser Gott BWV 720
- Igors Iljin
Ach wie nichtig, ach wie fluchtig BWV 644
- Wagner Stefani D' Aragona Malheiro Prado (*1982)
Ricercar a 6 aus dem " Musikalischen Opfer" BWV 1079

Angelika Nebel (piano)
2013-LC 06047-55'48''- Notice en Allemand et Anglais
Hänssler classics SCM

Liszt, Brahms, Reger Busoni, Siloti, Rachmaninov, Bartok Godowsky, Kempff, Lipatti et je pourrais continuer longtemps…Quel pianiste, compositeur ou musicien n'a jamais essayé de jouer ou d'écrire une transcription pour piano d'une oeuvre de Bach. La musique de Bach n'a jamais cessé depuis sa "reconsidération" au XIXème siècle d'être transcrite, arrangée pour toutes les formations et instruments possibles. Comme si Bach n'avait pas assez écrit pour le clavier. Quel meilleur bis qu'une belle transcription d'une oeuvre de Bach par Busoni ? Ah cette Chaconne… Par chance, la pianiste allemande Angelika Nebel est allée chercher un peu plus loin et a su trouver des transcriptions assez peu jouées ou enregistrées. Amateurs de virtuosité et d'octaves fracassantes imitant la puissance de l'orgue, passez votre chemin. Ces transcriptions sont relativement sobres et fidèles aux originaux. Mis à part la célèbre Sicilienne déjà transcrite par Alkan ou plus tard Kempff toutes les oeuvres jouées sur ce disque sont assez inédites et parfois des premières. Angelika Nebel s'est plongée dans la musique pour orgue de Bach et ses Chorals. Ce disque est donc pour les amoureux du piano souhaitant se familiariser avec le répertoire pour orgue de Bach. On y trouve de belle surprises, notamment la belle et simple transcription d'un choral extrait d'une cantate par le compositeur britannique Vaughan Williams, toute en subtilité et habile d'écriture. Le Prélude et Fugue en La Majeur transcrit par le compositeur allemand Walter Braunfels mériterait quand à lui plus d'intérêt de la part des pianistes : juste, équilibré et adroit dans l'écriture; ce qui faut pour faire sonner de la musique d'orgue sur un piano moderne. Car bien souvent le travers des transcriptions d'oeuvres d'orgue pour le piano est de vouloir imiter la force de l'orgue par une surenchère pianistique aboutissant à un appauvrissement de la musique qui sature… On sera étonné de trouver la participation de Carl Tausig, l'élève doué de Liszt réputé pour ses terribles octaves, mais force est de constater que face à Bach, Tausig ne s'est pas senti de sortir tout son attirail et s'est contenté d'être fidèle au Cantor de Leipzig, ce qui nous vaut une des plus belles et touchantes transcriptions de ce disque. Angelika Nebel apporte à ces oeuvres tout ce qu'il faut; une plénitude dans le son, un toucher profond et un sens aigu des contre-chants. Elle parvient par une grande expression à occulter le côté parfois austère de certaines pièces (L'offrande Musicale). Nebel montre une fois de plus que la musique de Bach a de cela incroyable que sur pratiquement n'importe quel instrument, elle fonctionne, elle continue à toucher et à avoir du sens. Ce disque est une belle découverte d' un répertoire très peu joué et de divers musiciens reconnaissants à la musique de Bach.
François Mardirossian

Son 9 - Livret 6 - Répertoire 9 - Interprétation 9

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