Hommage à l’anglaise à Louis Frémaux.

par
Louis Fremaux

Hector BERLIOZ
(1803 - 1869)
Grande Messes des morts, Op5 H75 ; Le Carnaval romain, Op.9 H95 ; Marche funèbre pour la dernière scène d’Hamlet, H103 ; Extraits de la Damnation de Faust, Op.24, H111 ; Grande Ouverture de Benvenuto Cellini, H76b ; Les Troyens, Op.29 H133 «  Chasse royale et orage » et « Marche troyenne ».
Jules MASSENET
(1842 - 1912)
Le Cid, suite de ballet ; Scènes pittoresques (Suite n°4) ; La Vierge « le dernier sommeil de la Vierge ».
Georges BIZET
(1838 - 1875)
Roma ; Symphonie en ut.
Edouard LALO
(1823 - 1892)
Symphonie espagnole, Op.21 ; Concerto pour violoncelle en ré mineur.
Camille SAINT-SAENS
(1835 - 1921)
Concerto pour violoncelle, Op.33 ; Symphonie n°3 en ut mineur avec orgue, Op.78 ; Le Carnaval des Animaux ; Le Cygne ; Caprice ; Prélude Le Déluge ; Wedding Cake, Op.76 ; Allegro appasionato, Op.43 ; Danse Macabre, Op.40.
Henry LITOLFF
(1818 - 1891)
Concerto symphonique n°4 en ré mineur
Gabriel FAURE
(1845 - 1924)
Requiem, Op.48 ; Cantique de Jean Racine, Op.11.
Emmanuel CHABRIER
(1841 - 1894)
Espana.
Claude DEBUSSY
(1862 - 1918)
Prélude à l’après midi d’un faune.
Paul DUKAS
(1865 - 1935)
L’apprenti sorcier.
Maurice RAVEL
(1875 - 1937)
Boléro
Jacques IBERT
(1890 - 1962)
Divertissement, Symphonie marine, Bacchanale, Louisville Concerto, Bostoniana.
Arthur HONEGGER
(1892 - 1955)
Pacific 231
Francis POULENC
(1899 - 1963)
Gloria, FP 177 ; Concerto pour piano, FP 146 ; Les Biches, FP 36b.
Erik Satie (1866 - 1925)
Gymnopédies n°1 et n°3 (orchestration de Claude Debussy)
William WALTON
(1902 - 1983)
Façade 2, suite pour orchestre, Gloria, Orb and Sceptre, Te Deum, Crown Imperial, The Wise Virgins.
John McCABE
(1939 - 2015)
Notturni ed alba, symphonie n°2.
Jacques OFFENBACH
(1819 - 1880)
Orphée aux enfers, La Grande Duchesse de Gerolstein, La Belle Hélène, La Vie parisienne. Airs d’opéras de Ruggero LEONCAVALLO (1857-1919), Giacomo PUCCINI (1858-1924), Arthur SULLIVAN (1842-1900) et Franz LEHAR (1870-1948).
Solistes, City of Birmingham Symphony Orchestra Chorus, City of Brimingham Symphony Orchestra, Louis Frémaux.
Enregistré entre 1971 et 1976. Stéréo. Notice de présentation en français, anglais et allemand. 12 CD Warner 0190295886738.

Hasard des parutions, le label Warner Classics rend hommage au chef d’orchestre Louis Frémaux décédé fin mars dernier. Cette parution dans la série « Icon » était prévue avant le décès du maestro retiré des podiums depuis de nombreuses années, le chef avait mené une carrière internationale majeure à Monaco, Lyon, Birmingham, Londres et Sydney et il laisse de nombreux témoignages discographiques dont Warner réédite ceux gravés lors de son passage à la tête de l’Orchestre symphonique de Birmingham entre 1969 et 1978.
Louis Frémaux c’est une carrière et un personnage hors-normes : résistant et légionnaire, il est repéré par la maison de disque Erato lors d’un concert en hommage au directeur du Conservatoire de Paris. Avec la jeune maison de disque, il redécouvre le répertoire baroque  alors négligé : Charpentier, Campra, Dumont, Delalande ou Gilles. Le prince Rainier de Monaco lui confie la direction de l’Orchestre de l’opéra de Monte-Carlo dont il fait une phalange d’exception. Dans les années 1960, il est un chef très en vue et il dirige à travers le monde. C’est alors qu’il pose ses valises à Birmingham.
Ce beau coffret reprend ses enregistrements de musique française du chef dont il faut saluer le courage de sortir des sentiers battus et rebattus, ainsi pour un Boléro, un Apprenti-sorcier, un Après-midi d’un faune et quelques Berlioz et Saint-Saëns, on peut entendre des belles de pièces de Massenet (dont la pétaradante musique de ballet du Cid), d’Ibert (un disque entier !), Bizet (Roma !) et quelques ouvertures d’Offenbach. Dans toutes ces partitions, la clarté de la battue et la précision du rythme rendent justice à ces musiques éclatantes et colorées. Lors de son mandat, Louis Frémaux fonda le chœur de l’orchestre symphonique de Birmingham qui s‘est rapidement imposé comme l’un des meilleurs des îles britanniques (où le niveau est des plus relevé !). Avec l’orchestre, on les retrouve dans une version exaltante de la Grande messe des morts d’Hector Berlioz, considérée à juste titre comme une référence. L’addition des formations chorales et orchestrales donne de belles versions du Requiem de Fauré et du Gloria de Poulenc. Frémaux est également un accompagnateur hors-pair de solistes connus (Paul Tortelier et John Ogdon) ou moins connus (Yan Pascal Tortelier dans ses jeunes années violonistiques et pour une belle Symphonie espagnole de Lalo et Cristina Ortiz).
La qualité technique et l’adaptabilité des musiciens anglais font que l’orchestre est particulièrement à son aise dans ce répertoire ! Une rapide comparaison avec des enregistrements d’orchestres français de la même époque sera assez cruelle pour les hexagonaux tant le fini technique est ici infiniment supérieur ! Quand Simon Rattle prit la tête, en 1980, du CBSO, il déclara qu’il héritait du « meilleur orchestre français d’Angleterre », superbe compliment tant l’orchestre sonne avec la transparence et la finesse requises par ces musiques.
Comme tout résident musical insulaire, le chef a défendu la musique anglaise. Deux disques sont consacrés à William Walton et  John McCabe. Le style brillant de Frémaux est particulièrement à son aise avec la musique motorique et magmatique de Walton : la lecture des suites de Façade est exaltante et jubilatoire. On se plait à découvrir la suite du ballet des méconnues The Wise Virgins d’après Jean-Sébastien Bach. On poursuit l’exploration anglaise avec la superbe symphonie n°2 de John McCabe qui lui fit remporter un Prix Koussevitsky.
En 12 CD, ce coffret est un superbe hommage à l’art de chef trop oublié mais essentiel dans l’histoire de la direction d’orchestre française et dans la vie musicale britannique, ce n’est pas rien !  Warner consacrera peut être un autre volume à ses enregistrements monégasques alors que les admirateurs du chef chercheront ses gravures avec le London Symphony Orchestra éditées par feu le label Collins Classics. Pour les hifistes, notons que la qualité sonore est très bonne avec en prime un superbe remastering des bandes d’origine.
Pierre-Jean Tribot

Son 8 et 10 – Livret 8 – Répertoire 10 – Interprétation 10

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