Incandescente mezzo

par
Garanca

Elina GARANCA, mezzo-soprano
« Revivre »
MASCAGNI, CILEA, VERDI, BERLIOZ, MOUSSORGSKI, MASSENET, PONCHIELLI, SAINT-SAENS
Orchestre de la COMMUNITAT VALENCIANA, dir.: Roberto ABBADO
2016-61'07-présentation et textes en allemand, anglais, français-chanté en italien français, russe- DG 4795937

Voici un nouveau récital intitulé « Revivre », de l'artiste lettone marquant une certaine évolution de son répertoire dramatique. Mascagni, Cilea, Ponchielli et Verdi côtoient Saint Saëns, Thomas et Massenet – compositeur qu'elle a déjà abordé sur scène avec Charlotte (Werther). On y perçoit d'emblée une étonnante maîtrise du climat qui entoure et nourrit chacun des extraits présentés. La ligne musicale sonne toujours vraie, souple, portée par un souffle grandiose. Celui d'une vraie tragédienne qui investit à fond chaque partition (Adriana, Didon ou Laura) et l'anime d'une émotion sincère (« Connais-tu le pays », Mignon). Dans le livret de présentation, elle confie une prédilection pour les héroïnes dramatiques jeunes et complexes de l'opéra français et, il est vrai que ses incarnations de Mignon ou d'Hérodiade touchent. Néanmoins, l'incandescence cuivrée de cette voix féline et ductile, ne correspond pas toujours à la stylisation esthétique requise. Elina Garanca souligne également dans le même texte, son affinité avec le vérisme italien et le rôle de Santuzza en particulier illustré par le fameux « Voi lo sapete, o mamma » (index 1). Si l'incarnation scénique et la musicalité émerveillent, on peut là encore émettre quelques réserves quant à l'adéquation d'une émission aussi sombrée et de couleurs si corsées avec le profil vocal requis (parfaitement idoine, en revanche, chez Moussorgski). La même remarque s'applique au répertoire français (air extrait de l'admirable « Henry VIII », malheureusement absent de la scène et ici, bien trop emphatique !). On regrettera également quelques approximations de prononciation en français et parfois en italien qui affaiblissent les extraits présentés (Berlioz et Saint-Saens spécialement). Enfin, il faut souligner -paradoxalement car c'est plus souvent le phénomène inverse qui se produit de la scène au disque- que ce récital intéressant en soi reste en deçà de la splendeur vivante de cette voix entendue sur scène.
Bénédicte Palaux Simonnet

Son 9 - Livret 9 - Répertoire 9 - Interprétation 9

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