Bolshoï : un suspect peut en cacher un(des) autre(s)

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De l'agence Reuters de Moscou. L'arrestation du principal danseur du Bolshoï, Pavel Dmitrichenko et de deux complices présumés lors de l'attentat à l'acide contre le directeur artistique Sergei Filin le 17 janvier dernier semble ne pas être le dernier rebondissement de l'"affaire". On parle aujourd'hui d'un complot plus vaste. Les enquêteurs disent que Dmitrichenko, 29 ans, a payé deux hommes 50.000 roubles (un peu plus de 1200 euros) pour attaquer Filin, 42 ans, qui assignait les rôles et avait la main sur certains cordons de la bourse du Bolchoï. Peu avant d'être inculpé du crime passible de 12 ans de prison, Dmitrichenko a dit au qu'il avait donné son consentement à un passage à tabac, mais pas à une attaque acide. «La troupe entière a déclaré qu'elle considérait Dmitrichenko comme une personne honnête», révèle l'interprète. Les administrateurs du théâtre dont la réputation a été ternie par le scandale, ont suggéré que Dmitrichenko était un pion mais que quelqu'un d'autre était le cerveau de l'attaque. Le Bolchoï, fondé par la Grande Catherine en 1776 a souvent été l'objet de scandales. Depuis 1995 s'y sont succédés cinq directeurs artistiques. Sans citer de nom, Anatoly Iksanov, directeur général du théâtre, décrit l'attaque acide comme un effort pour noircir la réputation de la direction du théâtre et dit qu'il doute que Dmitrichenko soit le seul impliqué et que ce soit lui qui ait commandité l'attaque. La tension est vive au sein de la troupe et de la direction, d'autres attaques étant toujours possibles. Beaucoup de crimes restent irrésolus en Russie depuis des années. Des artistes du Bolchoï ont laissé entendre qu'ils pensent que la confession de Dmitrichenko sur une cassette vidéo diffusée par la police, fait suite à un interrogatoire long et musclé. Aujourd'hui, mardi 11mars, plus de 300 artistes du Bolchoï ont lancé un appel à Vladimir Poutine, réclamant une enquête impartiale et dénonçant l'inculpation selon eux précipitée de Dmitrichenko actuellement en détention.

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