Des émotions multiples pour Mariss Jansons

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Le chef d'orchestre letton a eu une semaine chargée !
D'abord, interrogé par un journaliste du Telegraph à propos des femmes chef d'orchestre, il avait répondu qu'elles "ne sont pas ma tasse de thé".
Sitôt publié, le commentaire a évidemment fait réagir beaucoup de monde et les réseaux sociaux se sont chargés de le diffuser partout. 
Vendredi, Mariss Jansons s'en excusait donc et expliquait :
Je suis d'une génération où la profession de chef était presque exclusivement réservée aux hommes. Même aujourd'hui, c'est un métier où il y a beaucoup plus d'hommes que de femmes. Ma remarque était maladroite, inutile et contre-productive mais il s'agissait, pour moi, de souligner que je ne suis pas encore habitué à voir des femmes à la direction d'un orchestre.
Toutes mes collègues féminines et toutes les jeunes femmes qui souhaitent devenir chef d'orchestre peuvent être assurées de mon soutien car nous travaillons tous à la poursuite d'un objectif commun : enthousiasmer les gens pour la l'expression artistique que nous aimons tant, la musique.
Rien ne permet de douter de l'honnêteté de cette réaction : Mariss Jansons a largement prouvé tout au long de sa vie qu'il est capable de résister aux pressions, commerciales ou autres, soviétiques ou occidentales. Sans compter que l'anglais est sa quatrième langue (après le letton, le russe et l'allemand)...

Et vendredi soir, il recevait à Londres la Médaille d'Or de la Royal Philharmonic Society qui soulignait sa créativité : Jansons est l'un des plus grands musiciens contemporains, capable de combiner la discipline et l'inspiration dans sa direction. Ses interprétations du texte musical sont précises et détaillées mais offrent toujours de nouvelles découvertes. La Royal Philharmonic Society a loué aussi son engagement dans la formation des jeunes musiciens.

Cette Médaille d'Or à l'effigie de Beethoven figure parmi les plus importantes distinctions honorifiques de la musique classique et Jansons en devient le 104e récipiendaire.
Elle fut décernée pour la première fois en 1870, à l'occasion du 100e anniversaire de la naissance de Beethoven. Elle est allée à Johannes Brahms, Ralph Vaughan Williams, Richard Strauss, Igor Stravinsky, Benjamin Britten, Daniel Barenboim, Nikolaus Harnoncourt, Pierre Boulez, Henri Dutilleux, György Kurtág,...
C'est la pianiste Mitsuko Uchida, elle-même "médaillée", qui la lui a remise à l'issue d'un concert avec son Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise au London Barbican Hall.

Pour les plus jeunes : Mariss Jansons est né le 14 janvier 1943 à Riga, en Lettonie. Il a étudié le violon, le piano et la direction d'orchestre au Conservatoire de Leningrad puis il a poursuivi ses études en Autriche avec, entre autres, Karajan. En 1973, il était nommé chef adjoint de l'Orchestre Philharmonique de Leningrad. De 1979 à 2000, il était à la tête de l'Oslo Symphony Orchestra suivi du London Philharmonic Orchestra puis du Pittsburgh Symphony Orchestra. Depuis 2003, il est chef principal du choeur et de l'orchestre symphonique de la Bayerischer Rundfunk (BR). En 2006, il dirigeait pour la première fois le Concert du Nouvel An avec l'Orchestre Philharmonique de Vienne.
Mariss Jansons a déjà reçu l'hommage de nombreux prix dont le Grammy dans la catégorie "Meilleur orchestre en 2006" et la Médaille Three Star 2006, la plus haute distinction en République de Lettonie.

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