La fin du studio Davout

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Créé par Yves Chamberland en 1965 dans le 20e arrondissement de Paris, le mythique studio Davout fermera ses portes le 7 avril.
Le compositeur Michel Portal rappelle : J’ai tout fait ici, de la musique classique, du jazz, de la variété, de la musique contemporaine. Il y a deux mois, j’enregistrais avec le Quatuor Ebène. Nous étions seuls dans ces immenses espaces que j’avais connus comme des ruches.
Un studio d’enregistrement, cathédrale technologique de la musique et du cinéma dans la deuxième partie du 20e siècle, ce sont quatre facteurs : le volume, l’étanchéité sonore des différentes salles, le parc de microphones et la console. Plus un ou deux créateurs de génie, capables de précéder le rythme du temps et hypersensibles à sa marche. Anticiper sur le moment de s’équiper d’un projecteur 35 mm (enregistrement de la musique à l’image), équiper un studio B pour les petites formations et les voix, un C pour les moyennes (35 musiciens), puis un auditorium de mixage cinéma, etc.
Au 73 du boulevard Davout, le Studio Davout occupe près de 400 m² et neuf mètres sous plafond pour la plus grande salle A (elle pouvait contenir 135 musiciens). Il a vu défiler, depuis 1965, tout ce que la musique compte d’artistes, de compositeurs, de techniciens de haut vol et de personnels de service : de Charles Trenet et Alain Bashung à Miles Davis, en passant par Lou Reed ou Pierre Boulez, toute la chanson française, la musique contemporaine, le jazz…

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