La grande dame de l'orgue nous a quittés

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Avec le décès de Marie-Claire Alain de 26 février, c'est une grande figure de l'orgue du XXe siècle qui nous quitte. Née à Saint-Germain-en-Laye en 1926, elle travaille l'instrument avec Marcel Dupré et Maurice Duruflé au Conservatoire de Paris. Dès l'âge de 11 ans, elle remplace son père à l'orgue de l'église de sa ville natale dont elle sera ensuite titulaire. Durant sa carrière de soliste qui s'étend de 1950 à 2012, elle donnera plus de 2500 concerts à travers le monde où elle concrétise son travail musicologique sur la littérature orgastique, tant ancienne que romantique et symphonique. Comme pédagogue, elle enseigna dans diverses institutions et académies d'été. Wikipedia reprend son incroyable discographie -la plupart chez Erato- dressée par Alain Cartayrade et publiée dans la revue "Orgues" : "plus de quatre millions de disques vendus, deux disques d’or, un laser d'or remis par l'Académie du disque français. Elle a réalisé plus de 220 gravures sur disque et plus d'une soixantaine de CD. Citons seulement les célèbres intégrales : J.S. Bach (3 intégrales), Buxtehude, Bruhns, Georg Böhm, Couperin (3 versions), de Grigny (3 versions), Daquin, Pachelbel, Mendelssohn, Franck (2 versions), Jehan Alain, son frère mort au front (3 versions), les concertos de Poulenc, Chaynes, Haendel, J.S. Bach, C.Ph.E. Bach, Haydn, Mozart, Vivaldi, la plupart avec l'orchestre de chambre Jean-François Paillard, et qui lui ont valu plus de quinze Grands Prix du disque. Liszt, Widor, Vierne et Messiaen ont aussi fait l'objet de plusieurs CD. Elle a, entre autres, réalisé de nombreux enregistrements d'œuvres pour trompette et orgue avec le trompettiste Maurice André décédé récemment. Sa première intégrale de l'œuvre pour orgue de J. S. Bach en 24 disques (1959-1967) lui valut le prix Edison (Amsterdam) et celui de la plus grande réalisation phonographique mondiale Académie Charles Cros (Paris) en 1968. La ville de Lübeck lui a décerné en 1976 le Prix Buxtehude, couronnant son action en faveur de la musique ancienne allemande. À Copenhague elle s'est vu attribuer le prix de musique de la Fondation Léonie Sonning pour sa deuxième intégrale J. S. Bach (1980). À cette occasion, elle a été décorée de l'Ordre Royal de Dannebrog. La ville de Budapest lui a décerné le prix Franz Liszt en 1987. L'American Guild of Organists (AGO), section New York l'a déclarée Interprète de l'année en 1984 et l'American Guild of Organists lui a attribué en 1999 sa plus haute récompense pour son immense carrière.

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