Le Klarafestival 2017 sous le signe du « dé-place-ment ».

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Home sweet home : le Klarafestival propose pour son édition 2017 des œuvres évoquant la migration et les déplacements, l’exil et l’identité ou encore l’influence musicale d’un environnement sur un compositeur -et réciproquement. Avec, pour moments forts, des créations surprenantes, la participation de grands orchestres faisant rarement ou pour la première fois escale en Belgique et un concert très symbolique associant l’Orchestre National de Belgique et une formation de musiciens syriens expatriés.

Le Klarafestival bâtit sa programmation autour d’un thème en rapport avec la vie en société. En 2016, il avait décliné les multiples expressions musicales de la compassion. Cette année, le festival a choisi comme fil rouge un thème plus que jamais d’actualité : le « dé-place-ment ». Sa programmation illustrera comment les grands compositeurs ont traduit dans leur musique l’identification à un lieu, les émotions liées à la migration, la nostalgie de l’exilé, la soif de découvrir d’autres horizons ou encore l’influence d’une tradition musicale sur une autre.

L’édition 2017 invitera à voyager aux XIXe et XXe siècles, surtout en Europe centrale, en Russie et aux États-Unis. L’engouement nationaliste né avec le romantisme inspira leurs plus belles pages aux Tchèques Smetana, Janáček et Dvořák. Un siècle auparavant, l’Autrichien Haydn créait son Hymne de l’Empereur qui résonne encore dans l’hymne national allemand. Mahler ne reconnaissait pour sa part que la musique comme patrie ; on entendra sa Première symphonie. Au siècle dernier, les régimes bolchéviste et nazi persécutèrent des centaines d’artistes. On entendra des œuvres des Russes Rachmaninov, Prokofiev et Chostakovitch ainsi que de l'Allemand Hindemith et des Autrichiens Schönberg et Berg. Les États-Unis ayant accueilli beaucoup de ces exilés, cet afflux de musiciens influença considérablement la tradition musicale américaine. Témoins de ce métissage, la Rhapsody in Blue de Gershwin et d’innombrables bandes-son composées à Hollywood comme la musique de Bernstein pour le film Sur les quais. Enfin, n’oublions pas que l’exil inspira l’un des premiers opéras : Il Ritorno d’Ulisse in Patria de Monteverdi sera également à l’affiche.

Le Klarafestival s’attache aussi à présenter de nouvelles créations. En 2017, il propose notamment The Diary of One Who Disappeared d’après Janáček dans une mise en scène d’Ivo Van Hove.

Le concert du Syrian Expat Philharmonic Orchestra, composé de musiciens professionnels ayant fui la guerre civile en Syrie, associé à l’Orchestre National de Belgique, constituera un moment hautement symbolique, à la veille du premier anniversaire des attentats de Bruxelles.

Comme à son habitude, le Klarafestival présente une affiche avec des artistes de renom : le Philharmonique de New York revient en Belgique après une longue absence, le Philharmonique de Taiwan fait ses débuts belges, et on retrouvera aussi René Jacobs, Teodor Currentzis, Magdalana Kožená et Stéphane Degout.

En parallèle, différentes activités sont proposées en lien étroit avec la thématique : introductions aux concerts, débats sur la radio Klara, et le café Victor de BOZAR se transforme pour l’occasion en Klarafestival café …

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