Les larmes d'Ernest Ansermet...

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Après la valse des gestionnaires au cours des dernières années, on croyait l'Orchestre de la Suisse Romande entré dans un zone de calme et de travail digne de son fondateur.
C'était trop beau !
La presse genevoise révèle que, cette fois, c'est André Piguet, Président de l'Association des Amis de l'OSR et cheville ouvrière de celui-ci depuis 35 ans, qui annonce sa démission et en attribue la responsabilité à la Présidente du Conseil, Florence Notter. Il lui reproche de gérer l’institution sur un mode conflictuel basé sur des rapports de force et de s'immiscer dans tous les domaines, l’opérationnel comme la stratégie, aux limites de l’abus de pouvoir. Il considère qu'elle a transformé le Conseil de Fondation en simple chambre d’enregistrement de décisions prises au préalable par le Bureau, qu'elle est responsable de l’état de détresse dans lequel évolue actuellement une partie de l’administration et de l’orchestre. Et il ajoute : sur un plan plus personnel, j’ai été victime d’attaques diffamatoires de sa part, par le biais des courriels adressés aux employés alors que j’étais loin de l’institution pour des raisons de santé. A cette occasion, Florence Notter a multiplié les accusations jusqu’à laisser entendre que j’avais fait du détournement de fonds (propos recueillis par le quotidien genevois Le Temps).
Les différentes instances de l’OSR adoptent une position de défense unanime de Florence Notter qui refuse jusqu'ici de reconnaître la moindre erreur ou erreur de jugement.
Mais on apprend dans la foulée que Martin Engstroem (Verbier Festival) a décidé cet été de démissionner, lui, du Conseil de Fondation de l’OSR, l'instance centrale dans l’appareil de gouvernance de l’orchestre. Et il s'en est expliqué dans un courrier à Florence Notter : Votre désir de contrôler tous les aspects de l’OSR et la hiérarchie archaïque qui gouverne l’institution rendent très difficile une collaboration harmonieuse entre les différents services. [...] Le Président d’un orchestre, d’un festival ou d’un opéra devrait se concentrer sur l’effort de collecte de fonds, gérer les relations avec les politiciens et sponsors, et être le représentant de cette institution. Vous n’êtes évidemment pas en accord avec cette vision et avez opté pour un style de gestion qui à mon avis n’est pas fructueux pour l’OSR.[...] Ce que vous attendiez de nous, les membres du Conseil de fondation, c’est qu’on approuve les décisions que vous aviez prises avec les membres du Bureau du conseil.
Alors ? Patience ! Un audit interne destiné à éclairer et à améliorer la gouvernance de l’OSR serait  sur le point d’être finalisé. Ce ne sera pas du luxe...

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