L'inauguration d'Elphi

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Nos collègues de Pizzicato.lu avaient un délégué hier soir à Hambourg pour l'inauguration du complexe musical déjà mythique : les premiers commentaires d'Alain Steffen sont précieux car après 10 années de querelles et de négociations autour d'un des chantiers les plus problématiques de l'Allemagne et un budget littéralement explosé (des 70 millions initialement prévus, la construction a finalement coûté 800 millions), il s'agissait d'apprécier l'aboutissement du travail de l'acousticien japonais Yasuhisa Toyota.
En l'absence des malades (Jonas Kaufmann, Anja Harteros, Wolfgang Rihm,... se sont désistés), l'Elbphilharmonie Orchestra et Thomas Hengelbrock ont essuyé les plâtres, rejoints par le Choeur de la Bayerische Rundfunks et le FDN Choir, les solistes Hanna-Elisabeth Müller, Wiebke Lehmkuhl, Philippe Jaroussky, Pavol Breslik et Bryn Terfel mais aussi le hautboïste Kalev Kuljus, la harpiste Margret Köll et Ya-Oi Xie au piano et Thomas Bloch aux ondes Martenot pour un programme s'assimilant à un véritable catalogue acoutique : Britten, Dutilleux, Cavalieri/Archilei, Zimmermann, Praetorius, Liebermann, Caccini, Messiaen, Wagner, Rihm et Beethoven.
Notre collègue évoque une acoustique extrêmement claire et différenciée, un son très rapide, une dynamique très vive permettant néanmoins à chaque groupe d'instruments de respirer naturellement. La réverbération est extrêmement courte (moins de 1 seconde) et le son d'ensemble doux et chaud.
La seule réserve d'Alain Steffen concerne le plan de la salle : une large part du public est assise derrière l'orchestre ou sur les côtés et un tiers seulement des 2.200 sièges permet de voir le soliste de face. Mais, ajoute-t-il, le son derrière l'orchestre est de qualité remarquable.

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