Peter Frankl va se retirer

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Le pianiste britannique d'origine hongroise Peter Frankl prendra sa retraite à la fin de ce semestre après une carrière plurielle.

Né à Budapest en 1935, il est plongé d'emblée dans la musique avec ses parents qui jouaient du piano à la maison et l'emmenaient souvent au concert : Klemperer, Bernstein, Annie Fischer...
A l'Académie Franz Liszt, il travaille avec Ákos Hernádi, Zoltán Kodály et Leó Weiner et remporte plusieurs concours de piano à la fin des années 1950.
Comme soliste, il fait ses débuts à Londres en 1962 et à New York en 1967 avec le Cleveland Orchestra sous la direction de George Szell. Puis on le retrouve sur les grandes scènes avec Abbado, Boulez, Davis et Haitink , Maazel, Masur, Muti ou Solti, en Europe, aux Etats-Unis, au Japon, en Corée, en Australie, en Nouvelle-Zélande ou en Afrique du Sud.
Peter Frankl est aussi chambriste et pendant des années, le trio Frankl-Pauk-Kirshbaum a parcouru le monde et il "tourne" aussi avec d'autres musiciens.
Puis, en 1987, Boris Berman, lui propose le poste de professeur invité à la Yale School of Music de New Haven (Connecticut) et c'est le début d'une nouvelle histoire : Jusque-là, je donnais des concerts et il ne m'était jamais venu à l'esprit d'enseigner régulièrement. Mais la réputation de Yale m'a beaucoup attiré et j'ai décidé de l'essayer. J'avais alors 52 ans et l'impression que la jeune génération de pianistes était plus intéressée par la perfection technique que par le sens émotionnel et spirituel que chaque compositeur veut exprimer dans ses œuvres. J'ai alors commencé à me sentir responsable de l'avenir de la musique. Au lieu de grogner, je voulais faire quelque chose de positif. 
Et quand un poste définitif se libère, il l'accepte avec plaisir.
Boris Berman, Claude Frank et moi formions une équipe très spéciale. Nous poursuivions tous les trois nos carrières et nous nous organisions entre nous pour assurer nos responsabilités d'enseignants avec l'accord de la direction. 
Son approche de sa mission est à l'image de ses convictions. Un pianiste doit être un musicien polyvalent. Il faut l'encourager à se familiariser à tous les aspects de la musique, répertoire symphonique, opéras, musique de chambre, lieder... Je suis convaincu qu'il est impossible de rendre justice à l'interprétation et à la caractérisation d'œuvres comme les concertos de Mozart sans connaître ses opéras de Mozart. Et il faut connaître à fond toutes les œuvres majeures de Bach, Beethoven, Haydn, Schubert et bien d'autres.
On peut le retrouver au disque car il a beaucoup enregistré dont les intégrales pour piano de Schumann et Debussy.

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