Pour Dudamel, ça suffit !

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Après la mort d'un jeune musicien d'El Sistema dans les événements liés au régime Maduro au Venezuela, Gustavo Dudamel a définitivement condamné le gouvernement de son pays natal.
Sur Facebook, il a affiché un message fort.
Toute ma vie a été consacrée à la musique et à l'art comme moyen de transformer les sociétés. J'élève la voix contre la violence. J'élève la voix contre toute forme de répression. Rien ne justifie le bain de sang. Nous devons cesser d'ignorer le juste cri des gens étouffés par une crise intolérable. La confrontation extrême et la polarisation sont autant d'obstacles à la compréhension et à la coexistence pacifique et démocratique. Historiquement, les Vénézuéliens sont des combattants, mais jamais violents.
Pour que la démocratie soit saine, il doit y avoir respect et compréhension. La démocratie ne peut se construire sur les besoins d'un gouvernement particulier car elle cesse alors d'être une démocratie. L'exercice démocratique consiste à écouter la voix de la majorité qui exprime la vérité sociale. Aucune idéologie ne peut ignorer le bien commun. La politique doit s'exercer en conscience et dans le plus grand respect de la Constitution, s'adaptant à une société jeune qui, comme au Vénézuéla, a le droit de se réinventer à travers des contrôles et des équilibres démocratiques sains.
Les Vénézuéliens sont désespérés quant à leur droit inaliénable au bien-être et à la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Les seules armes qu'ils réclament sont les outils nécessaires pour forger leur avenir: livres, pinceaux, instruments de musique qui incarnent les valeurs les plus élevées de l'esprit humain, à savoir le bien, la vérité et la beauté.
Je demande d'urgence au Président de la République et au Gouvernement National d'écouter la voix du peuple vénézuélien. Ces temps ne peuvent pas être marqués du sang de notre peuple. Nous devons à nos jeunes un monde d'espoir, un pays où nous pouvons vivre librement la dissidence dans le respect, dans la tolérance, dans le dialogue et où les rêves ont leur place pour construire le Venezuela que nous aspirons tous.
Il est temps d'écouter les gens: ça suffit.
Gustavo Dudamel 

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