Pour une fuite, c'est une grosse fuite !

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Un texte d’une trentaine de pages destiné à réformer le Ministère français de la Culture dans le cadre du projet gouvernemental Action Publique 2022 est tombé sur une table de France Musique. On y apprend que tous les secteurs sont concernés, dont le spectacle vivant et la musique.

Parmi les chantiers, on trouve l’intégration de l’Orchestre de Paris à la Cité de la musique - Philharmonie de Paris. Ces deux structures sont indépendantes : l’Orchestre de Paris est une association loi 1901 [ndlr : une ASBL,] tandis que la Philharmonie est un établissement public national. Chaque entité dispose de ses propres équipes administratives, de production, de communication… La fusion permettrait donc une mutualisation et de substantielles économies. Mais le document précise que le risque social est très élevé.
Pour la petite histoire, il faut rappeler que c'est suite à une étude menée par Laurent Bayle (actuel directeur général de la Philharmonie de Paris !) qu'à la Philharmonie de Luxembourg, la salle et l’orchestre ont fusionné.

Une autre chantier consiste à saisir l’opportunité de la finalisation de l’Opéra Bastille (salle modulable et ateliers supplémentaires) pour faire évoluer le modèle économique et social de l’établissement.
La proposition serait la suivante : les pouvoirs publics participent au projet (évalué à 59 millions d’euros) et, en contrepartie, l’Opéra se réforme pour aller vers plus de polyvalence pour adapter l’organisation du travail, revoir les dispositions impliquant un recours important à des salariés temporaires, réviser les régimes spéciaux de l’Opéra et de la Comédie française.
Avec pour conséquence de freiner l’emploi des supplémentaires (dont les musiciens) et d'aligner la retraite sur les dispositifs généraux.
Actuellement, le budget des régimes spéciaux pour la Comédie française et l’Opéra de Paris s'élève à 17 millions d’euros. Le but est l’autonomie de gestion des établissements et la maîtrise de la masse salariale.

Le troisième chantier se penche sur les orchestres. Concernant l'Orchestre National de France et l'Orchestre Philharmonique de Radio France, le document évoque une reconfiguration des orchestres. Le spectre de la fusion se dessine à nouveau alors qu'en 2015, la proposition avait entraîné une grève de plusieurs mois.

Le constat général est le même qu'en d'autres lieux : trop de spectacles, pas assez de représentations, de plus en plus de structures aidées et de moins en moins de moyens… Le Ministère voudrait augmenter la sélectivité et donc diminuer le nombre de structures aidées.
D'autres propositions interpellent encore et nous y reviendrons. 

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