Rideau de Seine pour donner une âme

par

Pour la SEINE MUSICALE, c’est à l’artiste Nicolas Buffe que Jean-Luc Choplin, président du comité de programmation de STS Evénements, a commandé le rideau de scène qui encadrera la Grande Seine, la grande salle modulable pouvant accueillir 6000 spectateurs.
Cette œuvre de plus de 28 mètres de large marque la troisième collaboration entre Nicolas Buffe et Jean-Luc Choplin.
Le rideau de scène sera visible dès ce soir, pour la première représentation de West Side Story.

Jean-Luc Choplin a donné pour thème à Nicolas Buffe le mythe d’Orphée, héros de la mythologie grecque, poète et musicien capable de faire pleurer les pierres et d’attendrir les animaux. Orphée est le fils de la muse Calliope, le neveu de toutes les muses, présentes sur le rideau. Il savait procurer de grandes émotions avec la lyre traditionnelle à sept cordes reçue d'Apollon et à laquelle il rajouta même deux cordes. Il pouvait émouvoir aussi bien les êtres, le monde inanimé que tous les animaux sauvages. Il descendit aux enfers rechercher sa femme Eurydice après avoir charmé le chien à trois têtes Cerbère et le Dieu des enfers Hadès.
Nicolas Buffe présente une relecture d’un mythe avec de nombreux symboles et références à la mythologie grecque, mais également des influences baroques dans un style pop japonais qui lui est cher.
Il a choisi de représenter Orphée en star de rock (inspiré de Taka, leader du groupe japonais post-rock instrumental MONO) avec ses 9 muses et avec divers animaux et sirènes triomphant autour de lui. Il y chanterait un poème, plus fort et plus puissant que le chant des sirènes, elles-mêmes en admiration telles des groupies devant lui. Chaque muse est munie de son instrument et de divers symboles (clin d’œil au passé de l’île Seguin, la muse Clio tient un volant dans sa main gauche !). Les planètes qui les entourent, comme en rotation autour d’Orphée, font référence à l’écho de la musique dans le cosmos. Enfin, d’autres animaux sont encore représentés symboliquement et font écho tant à la mort d’Eurydice (Cerbère) qu’à des événements plus contemporains. Dans l’harmonie des sphères, chaque planète est associée à un type de son ou de musique et à une muse. On peut donc apercevoir dans le dessin le symbole de chaque planète à côté de chaque muse.
Ce rideau de scène est l’écho parfait de l’architecture du bâtiment réalisée par Shigeru Ban et il inscrit la Seine Musicale dans sa volonté d’ouverture à tous les publics, à toutes les cultures, chacun pouvant y aller de sa propre lecture.

Et Jean-Luc Choplin de rappeler qu'il y a une grande tradition de rideaux de théâtre peints par des artistes. Beaucoup d’institutions théâtrales commandent une œuvre à des artistes. L'Opéra Bastille a commandé son rideau à Cy Twombly. La Comédie-Française à Olivier Debré. Chaque année, l’opéra de Vienne commande à un artiste un nouveau rideau, récemment à David Hockney. Souvent aussi les spectacles choisissent de commencer par un rideau peint. Un des plus fameux est le rideau de Parade de Picasso créé il y a exactement 100 ans, qui est aujourd’hui dans les collections du Centre Pompidou.
La nouvelle Seine Musicale, et particulièrement sa grande salle, devait se situer dans cette tradition qui donne une âme à un lieu. Cité musicale pour tous, lieu à la fois sophistiqué et populaire, il fallait trouver un artiste qui associe le classicisme à la modernité pour un entrelac entre nos grands mythes culturels et la culture populaire d’aujourd’hui. C’est pourquoi j’ai choisi de commander une œuvre symbolique de notre volonté, de notre ambition artistique, à Nicolas Buffe.
Je suis heureux de pouvoir aujourd’hui présenter cette œuvre monumentale et curieux des réactions que celle-ci ne manquera pas de susciter chez nos spectateurs les plus divers soient-ils. 
 

Les commentaires sont clos.