Symbole d'une langue jubilatoire

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Je m'amuse de cette vie qui se réduit à presque rien s'il en existe une autre.
Les malheurs, trop réels, les ambitions, les échecs, les grands desseins, et les passions elles-mêmes si douloureuses et si belles, changent un peu de couleurs. Avec souvent quelques larmes, je me mets à rire de presque tout.
Les imbéciles et les méchants ont perdu leur venin. Pour un peu, je les aimerais.
Une espèce de joie m'envahit. Je n'ai plus peur de la mort puisqu'il n'est pas interdit d'en attendre une surprise. Je remercie je ne sais qui de m'avoir jeté dans une histoire dont je ne comprends pas grand-chose mais que je lis comme un roman difficile à quitter et que j'aurai beaucoup aimé.

Jean d'Ormesson

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