Vaste recherche sur l’apprentissage de la musique
Des questions auxquelles veut répondre, à travers une étude de terrain longue et approfondie, cet institut interfacultaire de pointe rattaché à l’Université de Genève qui pilote désormais un consortium scientifique incluant aussi l’Université de Gênes et l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique de Paris (Ircam).
Le triumvirat s’est depuis peu investi dans cette mission après avoir remporté un appel d’offres international lancé en 2016 par la Philharmonie de Paris-Cité de la musique.
Il s'agit, nous dit l'auteur, d'explorer les dynamiques d’apprentissage qui se cachent derrière le vaste programme d’éducation musicale Demos. Mis en place depuis quelques années, ce dispositif à forte dimension sociale permet d’approcher et d’intégrer, dans une trentaine d’orchestres français, près de 3000 jeunes de 6 à 12 ans issus de quartiers défavorisés.
Leurs expériences pédagogiques et leurs modalités d’intégration du savoir seront observées, analysées et collectées par un groupe de scientifiques aguerris. Nous avons renoncé à une approche de laboratoire, note Donald Glowinski, chercheur et pilier du projet. À l’observation par échantillons, dans un milieu contrôlé, nous avons préféré le terrain, où nous allons rencontrer un grand nombre d’enfants.
Déjà opérationnelle dans des zones d’éducation prioritaire (ZEP) des Yvelines, de la Seine-Saint-Denis et de la région lyonnaise, l’équipe procède en s’appuyant sur un dispositif et des protocoles qui se veulent ludiques. Téléphones portables ou iPod fixés aux articulations sont les principaux outils principaux pour récolter les données qui viendront alimenter une banque de données conséquente. L’exploration se prolongera durant trois ans et, au-delà des rapports, elle gratifiera les enseignants actifs sur le terrain d'un ensemble d’outils pour faciliter la transmission des savoirs.