La musicalité confondante de Laurence Equilbey

par
Mozart Equilbey

Wolfgang Amadeus MOZART
(1756 - 1791)
Krönungsmesse K. 317 - Vesperae solennes de confessore K. 339
Sandrine PIAU (soprano), Renata POKUPIC (alto), Benjamin BRUNS (ténor), Andreas WOLF (basse), Accentus, Insula Orchestra, dir. Laurence EQUILBEY
2017-51'47''-Textes de présentation en français et en anglais-chanté en latin - livret en latin, français et anglais-Erato 0190295872533

Comme sir John Eliot Gardiner ou Richard Hickocx, Laurence Equilbey s'est élevée du statut de chef de choeurs à celui de chef d'orchestre, tant au concert (Le Désert, La Création), qu'au disque. En voici une nouvelle preuve avec cette belle version de deux oeuvres importantes de Mozart. Le couplage est heureux, et Pinnock ou Hogwood l'avaient déjà réussi. Dès les premières mesures du Kyrie de la Messe du Couronnement, rythmées par le martèlement des timbales, la battue s'avère précise et directe, parfois un rien heurtée, mais sans sécheresse aucune. Au contraire, on ressent une connivence immédiate, une cohésion totale, entre Equilbey, son choeur Accentus, et l'Insula Orchestra, emmené par Stéphanie Paulet. Rythme et précision sont les maîtres-mots de cette interprétation, tout en soulignant la grandeur du Gloria, dans lequel les timbales sont à nouveau mises en avant. Dans le Credo, un passage extraordinaire, le Crucifixus : en quelques instants miraculeux, Equilbey parvient à en rendre la douceur grave.  Cette émotion retenue sera tout aussi ressentie et exprimée dans l'"Agnus Dei" où la voix lumineuse de Sandrine Piau semble annoncer la mélancolique comtesse des Noces de Figaro. La sensibilité de l'accompagnement orchestral ajoute encore à la magie du moment, qui incarne toute la douceur de l'inspiration mozartienne, avant l'éclat final et grandiose du "Dona nobis pacem". Plus brèves, mais non moins superbes, les Vêpres solennelles du confesseur restent célèbres par son Laudate Dominum, tube absolu des sopranos et sommet du chant classique, avec un autre moment magique : l'entrée pianissimo du choeur reprenant la mélodie. Inutile de répéter que Sandrine Piau y fait merveille. Hormis cette page, et le serein Laudate pueri qui précède, l'atmosphère est plutôt festive, et même joyeuse. Laurence Equilbey démontre à nouveau sa maîtrise exemplaire dans la conduite du choeur, et l'unit aux instruments avec une musicalité confondante. Le Magnificat final, merveille de contrepoint mozartien, conclut dans cette ampleur heureuse qui baigne tout ce magnifique CD.
Bruno Peeters

Son 10 - Livret 8 - Répertoire 10 - Interprétation 10

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