Le bel canto s'installe à l'église, et s'y trouve bien

par
Donizetti

Gaetano DONIZETTI
(1797 - 1848)
Johann Simon MAYR
(1763 - 1845)
Messa di Gloria et Credo en ré, et autres pièces sacrées.
S.K. Thornhill (soprano I), M.S. Pollak (soprano II), M.S. Papenmeyer (alto), M. Adler (ténor), M. Berner (basse), T. Gubba-Chkheidze (violon), Simon Mayr Choir, Members of the Bavarian State Opera Chorus, Concerto de Bassus, dir. Franz HAUK
2016-DDD-1h 26'19''-Texte de présentation en anglais et en allemand-Livret en latin et en anglais-Chanté en latin-Naxos 8.573605

Donizetti a écrit beaucoup de musique sacrée, dont trois Requiem, et cette fort curieuse Messa di Gloria. Elle se comporte d'un beau Kyrie, d'un gigantesque Gloria de plus de 47 minutes, puis d'un mini Credo d'à peine un quart d'heure. Après, plus rien : pas de Sanctus ni d'Agnus Dei. La messe est donc ici "complétée" par des pièces de Mayr, son professeur bien-aimé. Ces pages spirituelles des maîtres du bel canto ne sont pas profondément religieuses, on le sait, et cette messe n'échappe pas à la règle. Seul le Kyrie, peut-être, y ressort un peu, avec cette belle phrase ascendante de l'orchestre, telle une supplication du pécheur. Mais, déjà, le Christe donne le ton : l'oeuvre sera celle d'un auteur lyrique. Chaque "air" du long Gloria se voit accompagné d'un instrument soliste, clarinette d'abord pour le "Laudamus te" puis pour le "Domine Deus", cor (formidable !) pour le "Qui tollis peccata mundi", violon enfin pour le "Qui sedes ad dexteram patris", dont le milieu est formé par un mini-concerto très décoratif. Voilà qui semble mettre en verve les solistes du Concerto de Bassus, qui défendent bien ces parties très lourdes, en particulier Theona Gubba-Chkheidze, violon solo, et cofondatrice de l'ensemble. Le Credo, en trois parties, laisse la part belle à l'écriture contrapuntique. On y remarquera la jolie intervention de Marie-Sophie Pollak, au charme enfantin prenant (Et incarnatus est).  Après un bref Ave Maria, toujours de Donizetti, assez ressenti, le CD se termine par deux pages de Mayr, plus conventionnelles. Dans l'ensemble, les chanteurs se montrent excellents : j'épinglerais en particulier la première soprano, la norvégienne Siri Karoline Thornill, au timbre idéal pour ce répertoire alliant bel canto et religiosité. Franz Hauk, éminent défenseur de Mayr, se montre tout aussi pertinent dans l'oeuvre du disciple, et livre un CD très réussi, que tout amateur des deux compositeurs se doit de posséder.
Bruno Peeters

Son 10 - Livret 8 - Répertoire 8 - Interprétation 10

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