Le degré zéro de la symphonie

par

Philippe Chamouard (°1952)
Symphonie n° 7-Les Rêves de l’ombre

Hungarian Symphony Orchestra, dir. : Alain PÂRIS, Orchestre symphonique de Rouen, dir. : Claude Brendel
DDD-2013-63’ 59’’-Livret de présentation en français et en anglais-Éditions Hortus HORT 549
Dans le mince livret de présentation de ce disque, on lit que Philippe Chamouard, qui est parisien, est un passionné de Gustav Mahler, qu’il lui a consacré un livre en 1989 (réédité en 2006) et qu’il est membre honoraire de l’International Gustav Mahler Gesellschaft de Vienne. Est-ce à dire pour autant que ses nombreuses compositions (dont neuf symphonies) portent la trace du musicien autrichien? Vu que sa Symphonie n° 7, divisée en quatre mouvements, a une durée de plus de cinquante minutes, on pourrait penser de prime abord que c’est le cas. En vérité, en écoutant cette œuvre, on sent bien que Philippe Chamouard vise une écriture essentiellement harmonique et qu’il ne refuse ni les épanchements ni le lyrisme. Ni même, et ce n’est pas honteux, un certain sentimentalisme pouvant aller jusqu’à l’émotivité la plus extrême. Mais n’est pas Gustav Mahler qui veut, et cette symphonie prouve une fois encore qu’on ne fait pas de la bonne musique avec de bons sentiments. À force de sucrer ses notes, Philippe Chamouard ne donne ici qu’une partition sirupeuse. Et on se demande ce qui a poussé l’excellent Alain Pâris à la diriger à la tête de l’Hungarian Symphony Orchestra. Quant aux Rêves de l’ombre, ils ne sont, hélas, que des chimères musicales…
Jean-Baptiste Baronian

Son 8 - Livret 6 - Répertoire 4 - Interprétation 5

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