Le disque des 40 ans de l’Orchestre National de Lille

par

Richard Strauss
(1864-1949)
Ein Heldenleben, Op.40
Albéric Magnard
(1865-1914)
Chant funèbre, Op.9.
Fernand Iaciu, violon solo, Orchestre National de Lille, dir.: Jean-Claude Casadesus
2011-2014-DDD-61’07. Texte de présentation en : anglais et français. Naxos. 8.573563

Cet album célèbre les 40 ans de l’Orchestre national de Lille, toujours dirigé par son fidèle fondateur et directeur musical : Jean-Claude Casadesus. Cette confrontation Strauss/Magnard rend hommage à deux facettes artistiques de ce tandem : l’amour des grandes fresques symphoniques et la passion de la musique française.
En ouverture de disque, le chef et ses musiciens se lancent à l’assaut de la Vie de héros de Richard Strauss. Jean-Claude Casadesus et son orchestre aiment ces partitions démonstratives de la fin du XIXe siècle : ne sont-ils pas les seuls Français avoir enregistré plusieurs vaillantes symphonies de Mahler (pour le label Forlane au tout début de l’ère numérique) ? Bien évidement la concurrence est très rude sur ces terres straussiennes labourées par les plus grands orchestres du monde. Cependant, si cette lecture ne détrônera pas celles de Karajan (DG et EMI), Kempe (EMI), Solti (Decca), Jansons (RCO Live) ou encore Reiner (RCA), elle montre les qualités de l’orchestre lillois : des vents et cuivres à leur meilleur, avec de belles interventions des chefs de pupitres (en particulier un splendide cor solo). Du côté des cordes, cela manque hélas d’ampleur et d’homogénéité. Quant à la direction du chef, elle avance droit devant elle avec sens de la narration et des contrastes.
Auteur de quelques beaux disques de musique française (chez Erato, Harmonia Mundi et Naxos), Jean-Claude Casadesus s’avère curieusement très prudent dans son interprétation du Chant funèbre d’Alberic Magnard alors que l’orchestre manque de concentration, surtout au début de l’oeuvre. On reviendra vite à la lecture de Michel Plasson pour EMI.
Captées en concert, avant (Strauss) et après (Magnard) la rénovation de l’auditorium du Nouveau Siècle à Lille, ces interprétations pêchent surtout pas une prise de son de concert, certes fort honnête, mais qui manque de précision dans un univers où les concurrents discographiques misent sur une technique démonstrative !
Pierre-Jean Tribot

Son 8 - Livret 8 - Répertoire 10 - Interprétation 8

 

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