Le génie de Liszt restitué par Martin Haselböck

par
Faust Symphonie

Franz LISZT
(1811 - 1886)
Faust-Symphonie, S. 108
Orchester Wiener Akademie, Martin Haselböck, direction – Hommes du chœur Sine Nomine, Johannes Hiemetsberger, direction – Steve Davislim, ténor
2017-DDD-68’20-Textes de présentation en anglais, allemand et français-Alpha 475

Alors que nous encensions les différentes parutions consacrées au projet « Resound Beethoven », Martin Haselböck et l’Orchester Wiener Akademie ravissent toujours autant l’oreille par ce souci du détail d’une précision quasi chirurgicale. Cette fois, ils s’attaquent à cette forme libre qu’est le poème symphonique avec celui qui fut sans doute le précurseur du genre, Franz Liszt. La Faust-Symphonie expose trois grands tableaux d’après le Faust de Goethe que Liszt découvre en 1830. Quelques esquisses vers 1840 avant que Liszt n’ait l’occasion de mettre un point final à son œuvre – avec le rajout d’une partie finale pour ténor solo et chœur d’hommes - à l’occasion des célébrations pour le centenaire de la naissance du Grand-Duc Carl August et l’inauguration de la statue de Goethe et Schiller à Weimar en 1857. Ces « Tableaux de caractère » selon Liszt décrivent en musique les différents personnages du poème : Faust, Marguerite et Méphistophélès. Dédiée à Berlioz, cette vision du Faust de Goethe offre magistralement le portrait psychologique de chaque protagoniste avec des thèmes et motifs qui leurs sont dédiés et qui évoluent tout au long de l’œuvre. Une fois ce tour d’horizon effectué, il revient au chef d’en analyser le contenu musical pour s’approprier le langage musical de ces trois longues pages. Martin Haselböck articule son travail de la manière la plus précise possible et en offre une lecture saisissante de beauté. D’abord sur le plan des atmosphères et des transitions menées avec assurance, mais aussi et surtout sur la clarté du discours. Grâce au choix délibéré de réunir un orchestre réduit, certainement comme en 1857, Haselböck permet à l’oreille de goûter à toutes les sonorités, à l’assemblage de couleurs inédites ou encore de percevoir le dialogue que l’orchestre se plaît ici à accentuer. Et puis, ce souci de l’articulation donne un ensemble d’une rare intensité, démoniaque pour le dernier tableau auquel le chœur d’homme et Steve Davislim apportent un caractère majestueux et solennel. Soulignons aussi l’excellent texte de présentation de Gerhard Winkler.
Ayrton Desimpelaere

Son 10 – Livret 10 - Répertoire 10 – Interprétation 10

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