Le Journal

"Cloclo" de Franz Lehár, 100 ans

par

Créée à  Londres au nouveau Shaftesbury Theatre le 9 juin, 1925, l'opérette Cloclo, écrite par Franz Lehár en 1924, n'est pas l'un de ses titres les plus célèbres, et elle n'est pas restée au répertoire comme d'autres succès tels que Merry Widow, Graf von Luxemburg ou Land des Lächelns. Pourtant, deux nouvelles versions sont parues : l'une en allemand sur CD et l'autre en anglais sur DVD. Il s'agit dans les deux cas de productions du festival Lehár à Ischl et de l'Ohio Light Opera à Wooster. Toutes deux tentent de jeter un nouvel éclairage sur cette partition souvent oubliée qui a été créée au Wiener Bürgertheater. Lehár s'est associé à Béla Jenbach pour ce spectacle en trois actes, qui a basé son livret sur la pièce "Der Schrei nach dem Kind" d'Alexander Engel et Julius Horst.

Cloclo Moustache, une vedette de revue parisienne, qu'on suit à travers les hauts et les bas de ses relations amoureuses avec son bien-aimé, mais terriblement pauvre, Maxime de la Valle et le riche et nettement marié Severin Cornichon, le maire de Perpignan. Maxime, bien sûr, gagne à la fin, mais Severin est un bon bougre et, après avoir soutenu son petit ami dans ses démêlés avec la justice, et même rougi en silence lorsque sa propre femme, Melousine, croyant que Cloclo est la fille sauvage de Severin, a pris la jeune fille sous son aile, il reste à ses côtés lorsqu'elle devient une femme mariée.

La partition de Lehár, où des touches de danse moderne apparaissent désormais à côté des valses et des marches de base, et où le champagne est omniprésent au troisième acte, est la dernière dans laquelle il a utilisé son style gai d'avant-guerre (Die lustige Witwe) avant de passer au mode plus luxuriant, romantique et malheureux de ses œuvres ultérieures : c'est à l'héroïne qu'incombent la plupart des opportunités. Elle fait son entrée en clamant "Ich suche einen Mann", roucoule avec Maxime "Wenn eine schöne Frau besiehlt" et, après avoir dit à Severin "Geh schon nach Haus zu deiner Frau", se joint à lui pour danser sur les airs de la "Tonga Bay", dont elle insiste sur le fait qu'elle est "érotisch ... schick und modern".
Mais le moment le plus agréable est celui où Melousine, provincialement correcte, chante de manière topique son intention de se débarrasser de la respectabilité et de suivre les idées récemment popularisées dans le roman scandaleux "La Garçonne".

Entre-temps, Budapest avait connu une version hongroise (adaptée par Zsolt Harsanyi), rebaptisée Apukam !
Une production londonienne (adaptée par Douglas Furber, Harry Graham) a interpolé quatre chansons de Max Darewksi et une de Harry Rosenthal (toute la musique du troisième acte n'était pas de Lehár) et a donné 95 représentations aux théâtres Shaftesbury et Adelphi.
Ce qui semble avoir été une version cinématographique est apparu en 1935, avec Marta Eggerth dans le rôle-titre, sous le titre Die ganze Welt dreht sich um Liebe en Europe et When the World's in Love en Amérique.

Une autre opérette, portant le même titre, sur une partition de Ferdinand Pagin et un texte de Leo Stein et Alexander Landesberg, a été produite au Danzers Orpheum de Vienne le 23 décembre 1902.
Quelques décennies plus tard, une autre opérette encore, a été jouée à Paris (Eldorado, 3 septembre 1920).

"5e Symphonie" d’Anton Bruckner », 120 ans

par

La Symphonie no 5 en si bémol majeur, WAB 105, est écrite dans une des périodes les plus sombres de l'existence d'Anton Bruckner. Il commence l'« Adagio » le 14 février 1875. La première rédaction de l'ensemble de la symphonie est achevée le 16 mai 1876. Cependant, en 1877, il relit trois fois de suite le « Finale », reprend le premier mouvement et révise l'Adagio . Ce n'est que le 4 janvier 1878 que la 5e Symphonie est terminée et dédiée à l'un de ses protecteurs : le ministre de l'éducation, Karl Ritter von Stremayr, à qui il doit sa nomination à l'Université.

Cette composition culmine d'audace combinatoire et apparaît, outre qu'elle est le premier grand sommet de son œuvre antérieure, comme une somme : Bruckner semble avoir transposé l'esprit de Bach dans la symphonie et l'a désigné lui-même comme son « chef-d'œuvre de contrepoint » à cause de la performance du Finale. La compréhension de cette symphonie ne nécessite aucune analyse minutieuse de sa forme. « Même le non-croyant comprendra qu'une telle œuvre n'aurait pu voir le jour sans cette foi chrétienne inébranlable qui fortifiait Bruckner dans les situations d’extrême désespoir. »
Bruckner -qui n'a jamais pu entendre sa partition- surnommait cette symphonie sa « Fantastique ».

Ethel Smyth, 80 ans

par

Ethel Smyth, née à Sidcup (Londres) le  et morte à Woking (Surrey) le , est une compositrice, cheffe d'orchestre, autrice et suffragette britannique.

Née d'une mère française et d'un père général britannique, elle grandit dans une famille de huit enfants près d'Aldershot.
À l'âge de douze ans, elle décide de devenir compositrice. Malgré le refus de ses parents, elle parvient en 1877 à rejoindre l'école de musique de Leipzig (elle est la première femme à suivre les cours de composition dans cette école), où elle étudie auprès de Carl Reinecke.

À Leipzig, elle rencontre Johannes Brahms, Clara Schumann et Piotr Ilitch Tchaïkovski, qui l'encourage à suivre sa voie et qui écrivit à son propos, dans ses Mémoires :

« Mademoiselle Smyth est l’une des quelques compositrices qui comptent parmi les personnes qui travaillent dans le domaine de la musique… Elle a composé plusieurs œuvres intéressantes, dont j’ai entendu la meilleure, une sonate pour violon, extrêmement bien jouée par la compositrice elle-même. Elle a donné la promesse pour l’avenir d’une sérieuse et talentueuse carrière2. »

Lors de ses études à Leipzig, elle fait aussi la connaissance de Livia Frege par l'intermédiaire de s époux Julius et Amanda Röntgen-Maier, ainsi que Lili Wach et Elisabeth von Herzogenberg. Elle étudie avec Heinrich von Herzogenberg et entretient notamment une relation amoureuse avec Elisabeth, qu'elle surnomme « Lisl ».

Elle rencontre à Florence en 1882 Henry Brewster, un écrivain qui devient l'un de ses plus proches amis et qui écrit pour elle des livrets d'opéra.

En 1890, elle revient en Angleterre. Sa Sérénade en ré majeur est créée la même année au Crystal Palace. Puis, en 1893, le Royal Albert Hall voit représenter la Messe en ré avec le soutien de l'Impératrice Eugénie ; œuvre dont la compositrice avait elle-même eu l'occasion de chanter quelques extraits à la Reine Victoria.

De nombreux succès ponctuent la carrière d'Ethel Smyth, notamment entre 1893 et 1910. En 1898, son premier opéra est monté à Weimar : Fantasio. Puis, deux opéras sont représentés à Berlin et au Royal Opera House de Londres : Der Wald (La Forêt, 1902), également accueilli en 1903 par le Metropolitan Opera de New York, et The Wreckers (1910), monté grâce au célèbre chef Thomas Beecham, lié à Ethel Smyth et grand défenseur de son œuvre.

En 1910, Ethel Smyth assiste à une réunion féministe de la Women's Social and Political Union fondée en 1903 par Emmeline Pankhurst et s'engage dans le mouvement des suffragettes. En 1911, elle écrit The March of the Women (La Marche des femmes)5, qui devient l'hymne du mouvement. Elle dirige l'œuvre lors d'un rassemblement au Royal Albert Hall.

En 1912, elle est condamnée à deux mois de prison pour avoir cassé la fenêtre de la résidence d'un secrétaire d’État lors d’une manifestation. Dans la prison de Holloway, elle dirige une représentation mémorable de sa March of the Women, comme l'écrit Thomas Beecham après une visite qu'il lui rendit :

« Quand je suis arrivé, le gardien de la prison était pris d’un fou rire. Il m’a dit : "Entrez dans le quadrilatère". Il y avait… une douzaine de dames, marchant de long en large et chantant fort. Le gardien me montra une fenêtre où se trouvait Ethel ; elle était penchée, et dirigeait vigoureusement avec une brosse à dents, se joignant au chœur sur sa propre chanson2. »

Pendant la Première Guerre mondiale, elle rejoint la XIIIe division de l’armée française et l’hôpital militaire situé à Vichy.

Elle cesse de composer devant l'évolution de sa surdité.

Ses lettres révèlent ses coups de foudre pour des femmes telles que Pauline Trevelyan, la Princesse de Polignac, Lady Mary Ponsonby et Edith Somerville. À l'âge de 71 ans, elle tombe amoureuse de Virginia Woolf qui, amusée, entretient leur amitié jusqu'à son suicide en 1941.

Ethel Smyth meurt en 1944 à 86 ans d'une pneumonie. Selon ses dispositions testamentaires, ses cendres sont dispersées dans la forêt près de sa propriété de Woking par son frère Bob, au son de sa symphonie The Prison.

Elle a inspiré les personnages littéraires d'Edith Staines dans "Dodo" d'E. F. Benson (1893) et de Dame Hilda Tablet dans la pièce du même nom de Henry Reed (1950).
Ethel Smyth est une des 39 convives attablées dans l'œuvre d’art contemporain "The Dinner Party" (1974-1979) de Judy Chicago.
Gilbert Bayes a sculpté un buste d'elle en 1938.
En  le festival de musique classique Rosa Bonheur la met à l'honneur en programmant ses œuvres avec celles de Rebecca Clarke.

Walter Berry, 95 ans

par

Figure emblématique du chant viennois, l'Autrichien Walter Berry est l'un des plus grands barytons-basses mozartiens de la seconde moitié du XXe siècle.

Il voit le jour à Vienne le 8 avril 1929 et envisage d'abord une carrière d'ingénieur avant d'entamer en 1946 des études de chant à l'Académie de musique de sa ville natale, où il travaille avec les ténors Hermann Gallos et Josef Witt, la basse Endre Koréh et le baryton Hans Duhan.

En 1950, il entre dans la troupe de l'Opéra de Vienne, qu'il ne quittera jamais, participant sur cette scène à près de 1 300 représentations dans une centaine de rôles différents. Il y remporte son premier grand succès en 1954, dans le rôle-titre des Noces de Figaro de Mozart.
En 1953, il se produit pour la première fois au festival de Salzbourg, où il chante Masetto (Don Giovanni de Mozart) sous la direction de Wilhelm Furtwängler et participe à la création mondiale de Der Prozess de Gottfried von Einem, prélude à une série de créations importantes où l'on relève notamment, à Salzbourg, Penelope de Rolf Liebermann (1954), Irische Legende de Werner Egk (1955) et Julietta de Heimo Erbse (1959). On le voit souvent sur scène en compagnie de sa première femme, la mezzo-soprano Christa Ludwig, qu'il épouse en 1957 et dont il divorcera en 1970.

Il est invité par les plus grandes maisons d'opéra allemandes et fait ses débuts américains au Lyric Opera de Chicago en 1957, dans Figaro (Les Noces de Figaro de Mozart). Un an plus tard, il chante Papageno au festival d'Aix-en-Provence. En 1961, il incarne Scarpia (Tosca de Puccini) à l'Opéra de Nice et débute à la Städtische Oper de Berlin-Ouest.
En 1963, le gouvernement autrichien lui décerne le titre honorifique de Kammersänger („chanteur de la cour“).
Les Parisiens le découvrent en janvier 1966 au palais Garnier, dans le rôle-titre de Wozzeck d'Alban Berg dirigé par Pierre Boulez. Il se produit pour la première fois au Metropolitan Opera de New York en octobre 1966, dans le rôle de Barak (La Femme sans ombre de Richard Strauss), qu'il chante à l'Opéra de Paris en 1972 et 1980 et pour ses débuts à Covent Garden en 1976. Il participe en 1976 à la création de Kabale und Liebe de von Einem à l'Opéra de Vienne (rôle de Miller).

Son répertoire s'élargit aux ouvrages wagnériens : il incarne Telramund dans Lohengrin, Kurwenal dans Tristan et Isolde, Alberich et Gunther dans le Ring et, surtout, Wotan dans La Walkyrie, où il manifeste une présence et une puissance étonnantes. Dans Le Chevalier à la rose de Richard Strauss, il incarne un Baron Ochs dont l'élégance surprend chez ce chanteur habitué aux rôles de composition populaires. Il est aussi un inquiétant Barbe-Bleue dans Le Château de Barbe-Bleue de Bartók. Parmi ses autres rôles majeurs, il faut retenir Escamillo (Carmen de Bizet), Pizarro (Fidelio de Beethoven), Dr. Schön (Lulu de Berg), Agamemnon (Iphigénie en Aulide de Gluck), Morone (Palestrina de Pfitzner), le Maître de musique (Ariane à Naxos de Richard Strauss), La Roche (Capriccio de Richard Strauss) et la plupart des grands rôles mozartiens (le Comte, Figaro, Guglielmo, Papageno, Don Alfonso, Leporello).
Toujours ouvert à de nouvelles expériences, il chante Wesener dans Les Soldats de Zimmermann à l'Opéra de Vienne en 1990.

Parallèlement à sa carrière lyrique, il s'impose comme un grand chanteur de lieder, avec peut-être davantage de réussite chez Mahler que chez Schubert. En 1990, il est nommé professeur de lied et d'oratorio à la Hochschule für Musik de Vienne.
Sa dernière apparition sur une scène française a eu lieu en 1996 au Capitole de Toulouse, dans Wozzeck, mais cette fois dans le rôle du Médecin.
Il meurt subitement d'une crise cardiaque le 27 octobre 2000, à Vienne.

Emil Frey, 135 ans

par

Emil Frey (8 avril 1889 - 20 mai 1946) était un compositeur, pianiste et pédagogue suisse.

Il naît à Baden, près de Zurich, en 1889. Il étudie avec Otto Barblan, Willy Rehberg et Joseph Lauber au Conservatoire de Genève de 1902 à 1905, puis au Conservatoire de Paris avec Louis Diémer (piano) et Gabriel Fauré et Charles-Marie Widor (composition). En 1906, il remporte le Premier prix de piano.

Après 1907, il devient pianiste de la Cour de Bucarest. En 1908, il donne avec Xaver Scharwenka une exécution privée sur deux pianos du Concerto pour piano n° 4 en fa mineur de Scharwenka à la Reine Élisabeth de Roumanie, qui en est la dédicataire. Le lendemain, le concerto fut joué en public avec orchestre, sous la direction du compositeur et avec Frey comme soliste.

George Enescu a dédié sa Sonate pour piano n° 1 en fa dièse mineur, opus 24/1, à Emil Frey.

En 1910, Frey se présenta au concours Anton Rubinstein de Saint-Pétersbourg dans la section composition et remporta le concours avec son Trio pour piano. Cela lui vaut d'être engagé comme professeur de la classe des virtuoses au Conservatoire de Moscou de 1912 à 1917.

De retour en Suisse après la révolution russe, il enseigne jusqu'à sa mort à la Zürcher Hochschule der Künste, où il dirige la classe de finition de piano à partir de 1922. Il compte parmi ses élèves Victor Fenigstein, Peter Mieg et Adrian Aeschbacher. Rudolf Am Bach a étudié avec lui en privé. Il a également donné des concerts à Berlin et effectué des tournées en Europe et en Amérique du Sud. Il était considéré comme l'un des meilleurs pianistes suisses, son jeu étant réputé pour son extrême délicatesse combinée à une exécution brillante. Il jouait souvent en duo avec son frère Walter Frey.

Il meurt à Zurich le 20 mai 1946, à l'âge de 57 ans.

 

Adrian Boult, 135 ans

par

Le chef britannique Adrian Boult est né le  à Chester et mort le  à Londres.
Il a fait ses études au Westminster School (1901-1908) et au Christ Church (Oxford) (1908-1912). Il a été initié au monde de la musique grâce à un ami de la famille, Frank Schuster. Ce dernier était un ami du compositeur Edward Elgar, auquel il a présenté le jeune Boult vers 1905.

Adrian Boult a complété sa formation musicale au Conservatoire de Leipzig (1912-1913), où il a appris la direction au contact de l'éminent chef hongrois Arthur Nikisch. Il a chanté dans des festivals de chant choral tels que les Reading and Leeds Festivals en 1913, où il a rencontré George Butterworth et d'autres compositeurs britanniques. Il a fait ses débuts de chef d'orchestre le  au West Kirby Public Hall, avec des membres de l'Orchestre Philharmonique royal de Liverpool.

Au cours de la Première Guerre mondiale, Boult a été déclaré médicalement inapte pour le service actif et jusqu'en 1916, il a servi comme officier d'ordonnance dans une unité de réserve. Il a été recruté par le Bureau de la Guerre en tant que traducteur (il parlait bien le français, l'allemand et l'italien). Dans son temps libre, il a organisé et dirigé des concerts, dont certains ont été subventionnés par son père, avec les objectifs de donner du travail à des musiciens d'orchestre et de faire connaître la musique à un plus large public.
En 1918, il a organisé avec l'Orchestre Symphonique de Londres une série de concerts comprenant plusieurs œuvres récentes importantes de compositeurs britanniques : Les Planètes de Gustav Holst ; A London Symphony de Ralph Vaughan Williams et la Symphonie no 2 d'Elgar. Celui-ci a écrit pour lui et déclaré qu'il était convaincu que l'avenir de sa musique était en sécurité entre les mains de Boult. De cette façon, Boult a jeté les bases d'une carrière longue et importante comme interprète de la musique anglaise du XXe siècle.

En 1919, il a succédé à Ernest Ansermet en tant que directeur musical de la compagnie de ballet de Serge de Diaghilev. Bien qu'Ansermet ait donné à Boult toute l'aide qu'il pouvait dans ses préparatifs, il y avait quatorze ballets dans le répertoire de la société -dont aucun n'était connu de Boult. En très peu de temps, Boult a dû maîtriser des partitions comme celles de Petrouchka, de L'Oiseau de feu, de Shéhérazade, de La Boutique fantasque et des Donne de buon umore.
Il a également occupé un poste universitaire.
Lorsque Hugh Allen a succédé à Sir Hubert Parry comme directeur du Royal College of Music, il a invité Boult à créer une classe de direction d'orchestre semblable à celle de Leipzig. C'était la première classe de ce type en Angleterre. Boult a assuré cet enseignement de 1919 à 1930.

Birmingham et la BBC
En 1924, Boult a été nommé directeur de l'Orchestre Symphonique de Birmingham et en 1930 a été nommé directeur de la musique à la BBC et directeur de l'Orchestre Symphonique de la BBC, succédant au premier directeur musical, Percy Pitt. Pendant les années 1930, l'orchestre de la BBC est devenu célèbre pour son haut niveau et par la manière fantastique dont il était dirigé par Boult, et également à cause du répertoire choisi (souvent des œuvres inconnues). Parmi ces succès on trouve les Variations op. 31 d'Arnold Schoenberg, la première britannique de Wozzeck, l'opéra d'Alban Berg, et la première de la Symphonie no 4 en fa mineur de Vaughan Williams.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'Orchestre Symphonique de la BBC a été évacué à Bristol, où il a subi des bombardements puis à Bedford. Dans ces années, Boult a fait des enregistrements de la Symphonie no 2 d'Elgar, des Planètes de Holst et de Job, A Masque for Dancing de Vaughan Williams.

En 1948, son amour de la musique anglaise l'a amené à l'Harringay Arena, où il a dirigé des orchestres de cuivres et des chœurs d'hommes durant le premier Nacional Colliery Music Festival. Peu de temps après, la même année, Steuart Wilson a été nommé directeur de la Musique de la BBC. On a suggéré que le niveau d'interprétation de l'orchestre était tombé et on a insisté auprès de Boult pour qu'il prenne sa retraite à 60 ans en 1949, un incident qui reste controversé à ce jour. Plus tard, la BBC a invité Boult pour qu'il fasse une chaleureuse introduction à la deuxième retransmission historique d'Arturo Toscanini, avec le Philharmonia Orchestra le .

Orchestre philharmonique de Londres
Après avoir quitté le poste de directeur de l'orchestre de la BBC, Thomas Russell, le directeur général de l'Orchestre Philharmonique de Londres (LPO), a offert à Boult le poste de chef principal du LPO, succédant à Eduard van Beinum. Dans les années 1930 sous la direction de Thomas Beecham, le LPO était devenu l'autre grand orchestre de Londres, mais depuis le départ de Beecham, une reconstruction était devenue nécessaire. Boult a accepté ce poste. Avec cet orchestre, il a remporté des contrats d'enregistrement pour des labels américains et enregistré les symphonies de Johannes Brahms, les œuvres d'Hector Berlioz et de Jean Sibelius, entre autres compositeurs.

Il y a eu une controverse et des ambiguïtés sur le rôle de Boult dans le congédiement de Thomas Russell de son poste de directeur général du LPO en 1952, à l'époque de la guerre froide ; Russell avait été reconnu comme un membre du Parti communiste de Grande-Bretagne. Boult est resté chef principal du LPO jusqu'en 1957. Après la démission soudaine de Andrzej Panufnik en tant que directeur de l'Orchestre Symphonique de la ville de Birmingham (CBSO), Boult l'a rejoint en tant que chef d'orchestre principal pour la saison 1959-1960. Cela a été son dernier poste, mais il est resté étroitement associés au LPO comme président jusqu'à sa retraite.

En 1953-1954, Boult a enregistré avec le LPO les sept symphonies de Vaughan Williams pour Decca en présence du compositeur. Decca a également enregistré un bref discours de Vaughan Williams aux musiciens après l'enregistrement de la sixième Symphonie, et l'a inclus dans l'album.

Dernières années
Au début des années 1960, Boult avait acquis le statut d'une figure vénérée de la musique britannique, et en dépit de son âge avancé, il a continué à diriger de nouvelles pièces, étant apprécié pour son impartialité et sa fiabilité.
Il a été chef invité avec des orchestres dans le Royaume-Uni et à l'étranger (Vienne et Boston). En 1969, il a été fait Compagnon d'honneur (CH). Après avoir enregistré beaucoup de musique britannique, il s'est attaché à enregistrer la musique orchestrale de Johannes Brahms, Richard Wagner et Franz Schubert. Son répertoire était généralement beaucoup plus large que ce qui ressort de sa discographie. En fait, non seulement il a dirigé sept des neuf symphonies de Mahler bien avant leur retour en grâce auprès du public dans les années 1960, mais il a aussi dirigé fréquemment le ballet Daphnis et Chloé de Ravel et même l'opéra Doktor Faust de Ferruccio Busoni, rarement joué à la fin des années 1940.

Lors de son dernier concert public, il a dirigé le ballet The Sanguine Fan d'Elgar avec l'English National Ballet au Coliseum Theatre (Londres) le . Son dernier album, achevé en , contenait la musique de Hubert Parry. Il a officiellement pris sa retraite de chef en 1981.

Ses enregistrements des symphonies, œuvres orchestrales et vocales d'Edward Elgar, Ralph Vaughan Williams, William Walton et Gustav Holst -dont il est devenu emblématique- font figure de référence pour la clarté et l'équilibre de la lecture ainsi que la vivacité et l'intelligence de la vision. Du point de vue du style et de l'approche globale, il représente pour la musique anglaise ce que Karel Ančerl représente pour la musique tchèque. Sa discographie est à l'étendue de sa longévité : ses premiers enregistrements datent des années 1920 pour s'achever en 1978.

Il est le défenseur inlassable du répertoire britannique, et particulièrement des œuvres d'Elgar.

Dionisio Aguado, 240 ans

par

Dionisio Aguado y García (né le  à Madrid et mort dans cette même ville le ) est un guitariste classique, pédagogue et compositeur espagnol.

Il prend ses premières leçons de musique avec le Padre Basilio (Miguel García), puis il a peut-être étudié la guitare avec Miguel Garcia.
Sa carrière est difficile, en raison de la guerre avec la France.
En 1803, il se réfugie dans le village de Fuenlabrada, où il enseigne et perfectionne son jeu. En 1820, il publie à Madrid une "Colección de estudios para guitarra".
Dionisio Aguado est un guitariste virtuose.

Après la mort de sa mère en 1824, il s'installe à paris en 1825, et devient aussitôt un guitariste et un professeur populaire. Il y fait la connaissance de Fernando Sor, avec lequel il se lie d'amitié, ils joueront en duo. Il est remarqué par Rossini et Paganini.

Il révise sa "Escuela de guitarra" publiée à Madrid en 1825 et traduite en français par François de Fossa, comme "Méthode complète pour la guitare", publiée vers 1826 à Paris.

Il retourne en Espagne en 1838 et se réinstalle à Madrid.

Il quitte Paris en 1838. Il semble qu'il ait passé la fin de sa vie à Madrid, ou il publie une nouvelle version de sa méthode, "Nuevo metodo para guitarra", en 1843.

Il aurait composé plusieurs douzaines d'études, des rondos, dances et des fantaisies.
Sa méthode a été très populaire au XIXe siècle.

Le Berliner Oratorien-Chor, 120 ans à travers tout

par

Le Berliner Oratorien-Chor (BOC) est l'un des plus anciens chœurs d'amateurs de la ville, issu du mouvement Volkbühnen. Depuis maintenant 120 ans, il se consacre non seulement à des œuvres connues, mais aussi à des œuvres symphoniques rarement interprétées de différentes époques et fait ainsi régulièrement entendre des trouvailles intéressantes. Pour son anniversaire, le chœur débutera sa saison avec la Missa solemnis de Ludwig van Beethoven dans une interprétation historiquement informée. Les participants sont Concerto Brandenburg, le Konzertchor Schlachtensee ainsi que les solistes Flurina Stucki (soprano), Rita Kapfhammer (alto), Ludwig Obst (ténor) et Haakon Schaub (basse). La direction est assurée par Thomas Hennig, chef de chœur et compositeur de longue date.

Un autre point fort suivra en septembre au Konzerthaus Berlin avec la Messe glagolitique de Janáček ainsi que la création de Ghasele de Thomas Hennig, une œuvre commandée pour l'anniversaire.
Le chœur clôturera l'année du jubilé par un concert de Noël avec La naissance du Christ de Heinrich von Herzogenberg.

Le 8 février 1904, des membres du Berliner Volksbühne fondèrent le "Berliner Volks-Chor" (BVC), dont la direction fut confiée à son initiateur, le Dr Ernst Zander. Contrairement à ce que suggère le nom, ce ne sont pas les chants populaires qui étaient au centre de l'intérêt, mais les œuvres scéniques. Il s'agissait du premier chœur composé d'ouvriers à Berlin qui présentait sur scène des symphonies et des oratorios avec orchestre et solistes. Le manque de connaissances musicales préalables était compensé par des cours de préparation obligatoires.

Sous le régime nazi, le choeur a dû faire face à de nombreuses tracasseries, interdictions et restrictions. Lorsque l'affiliation du BVC au Deutscher Arbeiter Sängerbund fut annulée en 1933, le chœur rejoignit le Reichsverband der Gemischten Chöre Deutschlands afin de pouvoir continuer à fonctionner. En 1937, le Dr Zander dut céder la direction à Georg Oskar Schumann, car il n'était pas musicien professionnel et n'était probablement pas membre du NSDAP. En raison de la guerre, la chorale se réduisit et les représentations devinrent rares.
La reconstruction du BVC après la guerre a été marquée par le président de l'époque, Otto Berndt et, à partir de 1958, par le jeune chef d'orchestre Gert Sell.
Leur travail subit un coup dur lors de la construction du mur, car 30 membres disparurent d'un coup et le contact avec les membres de la zone Est fut rompu.

Le chœur a pris son nom actuel en 1974 en fusionnant avec le Berliner Oratorien-Chor, issu du Deutscher Philharmonischer Chor, qui n'a existé que de 1945 à 1963.
Entre-temps, le BOC a trouvé sa place dans la vie des concerts de la capitale et a été honoré en 2004 par la Zelter-Plakette pour la culture de la musique chorale.

En 2008, Thomas Hennig a repris la direction artistique.
Avec des programmes innovants et un haut niveau d'exigence artistique, le chœur reste une institution pionnière avec des représentations régulières organisées par ses soins à la Philharmonie de Berlin et au Konzerthaus de Berlin, ainsi que de nombreuses coopérations et représentations en tant qu'invité.
Le chœur est actuellement composé de 84 membres actifs d'horizons et de générations très divers.

 

 

Insa Pijanka succède à Gerald Mair à Bielefeld

par

Insa Pijanka sera la nouvelle directrice de l'Orchestre Philharmonique de Bielefeld. Cette native de Mannheim prendra ses fonctions au début de la saison 2024-25, a annoncé l'orchestre vendredi. Elle succède à Gerald Mair qui, après quatre ans, se consacrera à de nouveaux défis.

Insa Pijanka (°1974) apporte une grande expérience de ses postes précédents, a-t-on précisé. De 2019 à 2023, elle a été directrice de la Südwestdeutsche Philharmonie Konstanz. Auparavant, elle a travaillé depuis 2002 au Staatstheater Kassel, d'abord comme dramaturge de concert et inspectrice d'orchestre, puis à partir de 2003 comme manager d'orchestre et de 2011 à 2018 comme directrice d'orchestre et dramaturge en chef dans le domaine des concerts.

 

"Fermer les yeux", un nouveau cycle de concerts

par

Du 10 avril au 8 mai [18h30], la Fundación Juan March programmera une série de concerts où l'éclairage traditionnel des récitals classiques sera radicalement modifié. Dans "Closing the Eyes", les lumières oscilleront entre pénombre et obscurité totale, en passant par les ombres, pour proposer une nouvelle expérience d'écoute.

Rien n'empêche de repenser les principes pour offrir une perspective esthétique différente de celle héritée du XIXe siècle. C'est l'objectif du cycle " Fermer les yeux", où l'absence de lumière aiguise l'oreille et met en évidence de nouvelles nuances sonores. La pratique consistant à "fermer les yeux" nous permet de supprimer les stimuli visuels qui nous détournent d'une écoute plus attentive, ce qui entraîne une réponse émotionnelle plus intense au stimulus auditif et aux sensations qu'il déclenche", écrit Sonia Gonzalo Delgado, coordinatrice du programme musical de la Fondation Juan March, dans le programme du cycle.

La première séance du cycle aura lieu le 10 avril. L'ensemble de trompettes The Monochrome Project couvrira six siècles d'histoire de la musique dans différentes parties de l'auditorium. Avec des œuvres de Stockhausen, Du Fay, Pärt ou Stravinsky, ce concert comprendra la première mondiale de l'œuvre Prillar Octagon, de Rolf Wallin.